Les observateurs étaient impatients de découvrir la réaction de Louisa Hanoune, après la charge dont elle a été la cible par le patron du FLN, lors de son déplacement le 24 février à Annaba. « Faut-il rire ou en pleurer », s’est interrogée Louisa Hanoune, lors de son point de presse vendredi à El Achour.
A ce qu’elle considère comme « une insulte » à son égard, elle préfère convoquer l’humoriste Fellag dont une célèbre réplique disait « quand on atteint le fond on continue de creuser ». Saâdani a-t-il donc atteint le fond au yeux de Mme Hanoune ? Cela étant, cette dernière s’est défendue d’avoir eu des soupçons de détournements de terre agricole de la part du premier responsable du FLN. Ni d’ailleurs de s’être servi de sa fonction de premier responsable du FLN pour servir ses propres intérêts.
En revanche, Louisa Hanoune explique que ce n’est pas elle qui a menacé la stabilité du pays, mais Saâdani qui par ses propos contre le DRS a donné l’occasion à Amnesty International de s’attaquer à l’Algérie. Elle en remet une autre couche en posant la question de la légitimité. Et à ce propos, elle dit être élue par des militants de son parti et pas imposée par quelque centre de décision. Allusion à Saâdani imposé, laisse t-elle entendre, à la tête du FLN.
Louisa Hanoune se dit désolée aussi que le chef du parti majoritaire « par la grâce de la fraude » puisse tenir de tel propos calomnieux à son égard, mais refuse pour autant de se metttre au niveau du « caniveau ».
« Oui pour le débat d’idées, mais pas pour la "daâéchisation de la vie politique" dit t-elle tout en lui recommandant d’"aller se cultiver, de lire aussi la constitution et de se rendre aussi une bonne fois pour toutes que son parti le PT n’est pas un parti d’allégeance".
Au sujet du président de la République, Hanoune se défend de l’avoir critiqué. Mais persiste et signe que « les réformes sont en panne » et qu' « une oligarchie se trouve dans les centres décisionnels ».
Mais dans le même temps, elle précise que « l’Algérie n’est pas un royaume qui a besoin de courtisans de son espèce » entendre Saâdani. Et tout en réagissant ainsi au lance-flamme contre Saâdani, Louisa Hanoune dit faire "la part des choses" en faisant le distinguo entre Saâdani et les vrais militants du FLN qui, selon elle, l’auraient appelée pour se démarquer des propos de leur chef.