Faisant l'éloge de son seigneur et maître qui, vingt-cinq années durant, a dirigé un parti-Etat dans l'Etat, la pleureuse des braves et preux chevaliers est allée jusqu'à prétendre que le Président lui avait fait part, lors d'une des entrevues qu'il lui a accordées, de la grande estime dans laquelle il tenait le Général Toufik. Le moins que l'on puisse dire est qu'elle a menti dans le seul but de montrer que ce dernier fait la chose et son contraire et que son Toufik était sans reproche.

Elle, qui sait pourtant que son regretté directeur de conscience et bienfaiteur est et demeurera l'homme le plus haï d'Algérie, n'est pas censée ignorer que s'il a été enfin limogé c'est parce qu'il a été vraiment établi qu'il est devenu le parrain d'une mafia militaro-politique qui s'est dotée d'un pouvoir tentaculaire à la faveur d'une instrumentalisation d'un terrorisme prétendu idéologique, créé, entretenu et laissé sévir pour justifier la pérennisation de son magistère au nom de la protection de l'Etat. Une mafia qui a pratiquement supplanté l'Etat.

Sujette comme tant d'autres au syndrome des Tagarins (DRS), elle absout son Toufik et oublie qu'il s'est offert une Algérie privée, celle des seigneurs, qui vassalise l'autre Algérie taillable et corvéable, celle des esclaves. Elle feint d'ignorer qu'il a mené à son apogée la construction d'un système mafieux qui n'avait d'autre but que d'asservir le peuple algérien avec l'aide de supplétifs parmi lesquels elle figure en très bonne place.

Elle, qui persécute les nouveaux riches civils qu'elle qualifie d'oligarques, fait semblant de ne pas savoir que c'est la junte de Toufik constituée d'une pléthore de généraux et de colonels qui a ouvert la voie de l'enrichissement à outrance et par tous les moyens. Elle n'a pas remarqué que l'enrichissement rapide et voyant de ces prédateurs voraces et insatiables provient en partie de l'économie parallèle qui n'aurait jamais existé sans le pont et les containers des généraux, celle-là même dont on veut bancariser les capitaux colossaux non déposés dans les banques.

J'engage Louisa Hanoune à cesser de défendre l'indéfendable et à reconnaître que Toufik a monté et dirigé une mafia qui a fini par devenir la négation de l'Etat de droit qu'elle fait semblant de défendre.

J'engage notre intrépide avocate des volés et des voleurs à se racheter en menant la campagne qui mérite d'être menée contre la dérive affairiste des potentats des services et de revendiquer la récupération de leurs avoirs et biens mal acquis et la soumission de la gestion de l'ANP au contrôle de l'APN.

Je lui prédis qu'à coup sûr elle verra au moins disparaître la contrebande de carburant.

Hamimi Merzoug

Université de Constantine

*Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et n'engagent pas le journal.