Après avoir pris, l’espace de quelques jours, un peu de recul, Louisa Hanoune remonte à nouveau en première ligne, au moment où l’Algérie entre dans une nouvelle phase décisive avec la convocation du corps électoral ce vendredi par la chef de l’Etat.
Justement, au sujet de l’élection présidentielle du 17 avril, c’est le Comité central du parti qui se réunira samedi. La décision de participation ou non du PT à la présidentielle du 17 avril 2014 se fera "non pas sur des bases électoralistes mais par rapport aux défis qui doivent être relevés", a expliqué la première dame du parti des travailleurs qui avertira que sa formation va s’employer à « faire barrage à toutes les tentatives de déstabilisation du pays ».
Qualifiant 2014 « d’année charnière pour l’Algérie », elle ne cache pas ses inquiétudes en évoquant « un malaise politique au sommet de l’Etat », en référence à l’élection présidentielle. A-telle ou non des informations dans ce sens ? Elle n’en dira pas plus, mais elle n’exclut pas « une crise politique » qui serait le fait des différents clans qui s’empoignent actuellement pour leurs intérêts. Et de rappeler pour sa part que « rien, absolument rien ne saurait être supérieur que les intérêts de la nation ».
Louisa Hanoune ajoute à ce propos que les propos du Premier ministre, multipliant les messages d’assurance sur l’Algérie, « restent quelque chose de fragile ». Dans son constat, elle revient sur la situation qui prévaut dans la wilaya de Ghardaïa. Elle pointe des carences sur le plan sécuritaire, mais dans le même temps elle accuse des parties et des aventuriers de vouloir faire sombrer l’Algérie dans le chaos en faisant opposer les deux composantes de la société.
Louisa Hanoune accuse directement le MAK et son président Ferhat Mehéni qui aurait sollicité une intervention étrangère. Cet appel, poursuit t-elle dans son intervention « obéit au plan US du Grand Moyen Orient(GMO). Face au spectre de la Fitna dans cette wilaya de Ghardaïa, Louisa Hanoune prévient que son parti ne sera pas dans le rôle de spectateur ».
Au plan social, la première dame du parti des travailleurs dénoncera vigoureusement l’envolée des produits de consommation et accuse les pouvoirs publics d’ « impuissance » devant les spéculateurs. Elle parlera aussi du secteur de l’Education et des risques de grève qui menacent ce secteur.
Mais le tableau n’est pas complément noir puisque qu’elle relève tout de même des « conquêtes en faveur des travailleurs » au cours de l’année 2013, notamment les amendements apportés à la loi sur les hydrocarbures. Fidèle à son approche, Louisa Hanoune estime que ce qui se passe en Algérie est en rapport avec les crises qui agitent le monde. Dans ce cadre, elle évoque un contexte « menaçant » provoqué par « la crise internationale du système capitaliste » et ses répercussions sur le reste du monde, plus particulièrement la région du Sahel et le Maghreb.
Selon elle, cette crise est à l’origine du processus de « démantèlement » de certains pays, à l’exemple du Mali, mais également de guerres incitées ou parachevées par des « interventions armées » occidentales et des « souffrances des peuples ». Sans oublier les ingérences notamment de la France et de l’Administration américaine. Des ingérences aussi en rapport avec la présidentielle du mois d’avril, rappelant que l’influence de la France et des USA est un facteur considérable dans les choix électoraux en Algérie.