Le parti des travailleurs ne soutiendra pas une candidature consensuelle de l’opposition contre celle très probable du président Abdelaziz Bouteflika. Sa patronne Louisa Hanoune a le mérite d’être clair là dessus. Dans une conférence de presse qu’elle a animée aujourd’hui mercredi à Alger, la porte parole du PT, fraichement réélue pour un …7ème mandat, a exclu catégoriquement que son parti puisse soutenir un candidat de l'opposition à la prochaine élection présidentielle.
«Nous ne soutiendrons jamais un candidat de l'opposition à la prochaine élection présidentielle dont le contexte est caractérisé par une guerre régionale impérialiste qui vise les nations. Notre position sera en toute circonstance indépendante et basée sur les principes fondamentaux du parti qui portent, notamment, sur la défense des intérêts du pays et de sa souveraineté», assène Louiza Hanoune.
Fidèle à sa rhétorique racoleuse qui glose sur la «menace impérialiste», «l’ingérence étrangère» et «l’unité nationale», la responsable du parti des travailleurs préfère donc aller seule à la présidentielle, même si elle a ajouté que la décision sera prise en «temps opportun».
Le PT contre un candidat de… l’opposition !
Mais connaissant la stratégie participationniste de ce parti qui file le grand amour avec le pouvoir depuis le début des années 2000, tout porte à croire que Louisa Hanoune sera aux starting-blocks en avril prochain pour accompagner Bouteflika à son 4ème mandat. «Nous sommes contre la bipolarité, contre une élection présidentielle qui propose un candidat du pouvoir et un autre de l'opposition. Cela est dangereux et ouvre la voie aux interférences étrangères pour imposer le candidat qui servira leurs intérêts», a-t-elle argué pour justifier son refus de faire cause commune avec les partis d’opposition.
Un argument, pour le moins spécieux, en ce sens que ces partis d’opposition sont bien algériens malgré leurs différences politiques et même idéologiques.
Bouteflika candidat ?«Pas de commentaire»
Pour la secrétaire générale du PT, la bipolarité est «devenue une démarche courante pour les impérialistes», citant l'exemple de certains pays arabes, d'Afrique et même d'Europe, qui ont subi les conséquences de ce genre d'élections présidentielles et se sont retrouvés, selon elle, face à de nouvelles crises.
Pourtant ce scénario catastrophe évoquée par Louisa Hanoune ne s’est pas vérifié en Algérie en 2004 bien que les deux impétrants, Bouteflika et Benflis, sont issus de la même matrice idéologique voire du même parti… Quid de la candidature du président Bouteflika ? «Nous n'avons aucun commentaire à faire là-dessus ! » Répond un tantinet énigmatique Mme Hanoune qui a souvent mis en avant la liberté de Bouteflika de se porter candidat dés lors que la Constitution le lui permet. A moins qu’elle dispose d’informations qu’elle n’a pas souhaité divulguer elle-même.