Les travaux du 7ème congrès du parti des travailleurs (PT) ont commencé vendredi à Zeralda, en présence de nombreuses personnalités nationales. L’occasion pour Louisa Hanoune, visiblement candidate à sa propre succession au nom de la « souveraineté des congressistes », de prononcer un discours devant les 1.200 délégués; discours dans lequel elle a martelé ses messages habituels. Loin de partager la phobie de l’opposition, qui dénie à Bouteflika de briguer un quatrième mandat, elle proclame sa préférence pour des mandats ouverts, mais avec possibilité de révocation.
En revanche, elle veut que la prochaine présidentielle soit « un scrutin libre, régulier et transparent, en rupture avec les pratique frauduleuses de l’administration ». Pour elle, c’est la condition de rigueur pour en finir avec la crise de confiance qui existe entre les algériens et leur classe politique. Au sujet de sa candidature pour la présidentielle, formellement c’est le congrès qui doit en décider. Mais la décision est déjà actée. Elle sera bien de la compétion pour le rendez-vous du 14 avril prochain.
Au sujet de la révision constitutionnelle, elle suggère que celle-ci intervienne après l’élection présidentielle. Mais, dans tous les cas elle dénie à l’actuelle Assemblée dans laquelle elle siège pourtant, le droit d’avoir à se prononcer sur cette révision. Hanoune, qui est à la tête du PT depuis 1990 dénie à cette Assemblée toute légitimité, la considérant comme étant le résultat d’une fraude « qui a permis une arrivée massive des affairistes et des détenteurs de l’argent sale ».
Louisa Hanoune, qui fait aussi de l’unité nationale un leitmotiv a réitéré son plaidoyer pour l’officialisation de Tamazight, expliquant que l’Algérie « a vécu son Printemps amazigh en 1980 et son printemps démocratique en 1988 ». Parlant du climat politique, elle note que le congrès "enregistrera les conquêtes et les avancées dans le règlement partiel des problèmes, mais aussi les problèmes qui continuent d'accabler les couches vulnérables",, citant comme exemple, "l'absence de planification, la corruption, la précarité sociale et la flambée des prix des produits de large consommation".
Jugeant cette situation "contradictoire", Mme Hanoune a, toutefois, exprimé la fierté du PT d'être "le seul parti qui par son combat à l'Assemblée populaire nationale et dans les campagnes politiques massives à aider à ce que plus de 100 mesures positives socioéconomiques soient inscrites par le gouvernement dans les LFC de 2009 et 2010". Sur le plan économique, elle exprimé l'opposition du parti à la décision d'ouvrir le capital des 150 fermes agricoles pilotes publiques au capital privé qu'il soit local ou étranger, estimant que cette décision était "contradictoire" avec la loi agricole de 2010 et "ouvre la voie à la dénationalisation des terres agricoles publiques".
Enfin sur le plan international et régional, elle rappelle que la stabilité, la défense de la nation, de la souveraineté et l'intégrité de l'Algérie, restent la "ligne de démarcation" et la "préoccupation majeure" pour le parti des travailleurs. Faisant référence à la situation qui prévaut dans les pays qui ont connu « le printemps arabe » l'oratrice rappelle que le PT a "toujours fait la distinction entre les soulèvements révolutionnaires, les aspirations des peuples et les plans impérialistes visant à démembrer les nations". Dans le même sillage, elle a considéré la position de l'Algérie, sur ces questions, s'opposant aux interventions militaires étrangères, aux ingérences et en prônant des solutions politiques nationales, "conformément aux traditions du peuple algérien et à sa lutte pour l'indépendance nationale".