L'Iran a quelques problèmes pour vendre son pétrole du fait des sanctions occidentales, a admis mardi le président Mahmoud Ahmadinejad en ajoutant que les autorités essayent de les régler.
Lors d'une interview à la télévision d'Etat, le président iranien a minimisé l'impact des sanctions économiques imposées par les Occidentaux à l'Iran en représailles à son programme nucléaire controversé, estimant que beaucoup d'informations à ce sujet relevaient de la guerre psychologique.
Mais il y a quelques problèmes pour vendre le pétrole, ainsi que des obstacles pour rapatrier l'argent (provenant des exportations de pétrole) et nous essayons de les régler, a ajouté le président.
Les autorités iraniennes ont régulièrement démenti, au cours des derniers mois, que l'embargo pétrolier décidé en janvier par les Etats-Unis et l'Union européenne ait eu un impact significatif sur les exportations et la production de l'Iran.
Tout est presque normal, nous ne voyons rien d'inhabituel (dans les exportations pétrolières de l'Iran), affirmait encore lundi le représentant de Téhéran à l'OPEP Mohammad Khatibi cité par l'agence Isna.
Selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) cependant, les exportations de l'Iran auraient lourdement chuté en juillet, à 1 million de barils/jours contre 1,7 Mb/j en juin et plus de 2 Mb/j au début de l'année.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a estimé de son côté que l'effondrement des exportations avait provoqué en amont un chute de la production à 2,8 millions de barils/jours contre 3,5 Mb/j au début de l'année, le chiffre le plus bas depuis plus de 20 ans qui a relégué pour la première fois l'Iran au 3e rang de l'OPEP derrière l'Irak.
C'est comme une guerre
M. Ahmadinejad a affirmé que la situation demeurait gérable par le gouvernement qui travaille jour et nuit pour contourner les sanctions mais que le pays devait continuer à réduire ses importations et que la population devait serrer les rangs.
C'est comme une guerre, l'ennemi est entré en action dans ces domaines, mais il n'y a rien que le peuple iranien ne puisse supporter, a-t-il estimé en relevant notamment qu'il n'y avait pas de pénuries dans le pays.
Les sanctions bancaires puis pétrolières occidentales ont notamment entraîné depuis deux ans une baisse des ressources en devises du pays, un renchérissement des importations, une accélération de l'inflation, un effondrement de la valeur de la monnaie et la suppression de nombreux emplois dus à la fermeture d'usines.
Le Guide de la République islamique Ali Khamenei et le président Ahmadinejad ont souligné en août que l'Iran devait réduire sa dépendance à l'égard des exportations pétrolières, qui lui rapportaient les deux-tiers de ses ressources en devises avant les sanctions.
L'ayatollah Khamenei a également appelé le pays à mettre en place une économie de résistance face aux sanctions, que le chef du Conseil de Gardiens (conseil constitutionnel) Ahmad Janati a assimilé de son côté, comme le président, à une guerre déclenchée par les Occidentaux contre l'Iran.
Dans ce contexte, le procureur de Téhéran Jafar Dolatabadi a appelé mardi les médias iraniens à prendre leurs responsabilités et à s'abstenir de donner une image noire de la situation et d'exagérer les problèmes. (AFP)