En guise de protestation contre leur marginalisation dans la rédaction de la future Constitution, des berbères libyens de Nalout (à l'Ouest de la Libye) ont fermé jeudi l'oléoduc qui traverse la ville et qui alimente le complexe gazier de Millitah.
Cet oléoduc alimente le complexe gazier géré par Millitah Oil and Gas, une société mixte détenue à parts égales par le groupe énergétique italien ENI et la Compagnie nationale pétrolière de Libye (NOC). Il fournit l'Italie en gaz via le gazoduc Greenstream.
Les protestataires réclament à l'instar des autres minorités Toubou et Touareg l’inscription de leurs langues et de leurs droits culturels et ethniques dans la future Constitution de la Libye.
Les minorités Toubou, Amazigh et Touareg ont annoncé le 17 juillet qu'elles boycotteraient l'élection de la commission chargée de rédiger la Constitution en Libye, après l'adoption par le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique et législative du pays, de la loi électorale qui doit régir l'élection de cette commission.
Elles ont menacé d'observer un mouvement de désobéissance civile pour faire pression sur le CGN. La fermeture de cet oléoduc intervient après l'expiration du délai accordé par les Amazigh au CGN pour trouver une formule consensuelle permettant l'inscription des droits des minorités Toubou, Amazigh et Touareg dans la Constitution libyenne, selon Khairy Taleb un responsable local de Nalout.
C'est un message au CGN pour rappeler l'attachement des Amazigh à leurs droits culturels, a indiqué Khaled al-Magouri un activiste Amazigh.
Ces minorités, qui disposeront de six sièges sur 60 dans la commission constitutionnelle, ont dénoncé le mode de vote retenu pour la rédaction de la Constitution, qui se fera sur la base de la majorité et non sur le principe du consensus.