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Libye: Bachir Saleh est bien visé par un mandat d'arrêt transmis par Interpol

30-04-2012 12:51  La Rédaction

L'ex-dignitaire libyen proche du colonel Kadhafi, Bachir Saleh, qui se trouve actuellement en France, fait bien l'objet d'un mandat d'arrêt signalé par Interpol à la demande de Tripoli, a indiqué à l'AFP l'un de ses avocats, Me Marcel Ceccaldi.

Interrogé par RTL ce lundi matin, le Premier ministre, François Fillon, avait affirmé qu'il n'y avait «aucune trace d'un mandat international» visant Bachir Saleh, ajoutant: «J'imagine que le gouvernement français serait au courant».

Son avocat s'insurge contre la notice rouge

Interpol a cependant publié une notice rouge, consultable sur internet, concernant un certain Bashir Al-Shrkawi, de nationalité libyenne, qui est recherché pour fraude par Tripoli. Joint par téléphone, Me Ceccaldi a confirmé que Bashir Al-Shrkawi était bien Bachir Saleh, et s'est insurgé contre la notice rouge diffusée par Interpol.

«Comment Interpol peut-il diffuser un ordre d'arrestation provisoire à la demande des autorités libyennes?», a-t-il demandé. «Qu'est ce que la Libye? Les islamistes de Tripoli? Les sécessionnistes de Bengazi? Les bandes armées de Misrata?» «Quel pays démocratique prendrait le risque d'arrêter quelqu'un pour le transférer en Libye?» a-t-il poursuivi, tout en s'interrogeant sur les raisons des poursuites libyennes.

«Bachir Saleh a vécu pendant trois mois en Libye après la chute de Kadhafi avant de passer librement en Tunisie par un poste frontière», a-t-il ajouté. Selon l'avocat, son client possédait un passeport diplomatique nigérien, version contredite par le ministère nigérien des Affaires étrangères.

Accusé d'être destinataire d'une note sur un soutien libyen à Sarkozy

«Non, Bachir Saleh n'est plus en possession d'un passeport nigérien», a déclaré à l'AFP une source au sein du ministère. Quand cette «affaire» de passeport a commencé en mars «à faire grand bruit au Niger», il «a décidé lui-même de restituer le passeport diplomatique qui lui avait été donné». Le Premier ministre français François Fillon a assuré ce lundi que Bachir Saleh, qui vit en France et est recherché par Interpol pour fraude, disposait d'un «passeport diplomatique du Niger» et est donc «protégé par l'immunité diplomatique».

Ancien président d'un fonds d'investissement libyen en Afrique, Bachir Saleh a été accusé par Mediapart d'avoir été le destinataire d'une note portant sur un soutien libyen à la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Me Ceccaldi a rejeté ces accusations.

«Ce genre de question n'entrait pas dans les prérogatives de M. Saleh», a déclaré Me Ceccaldi, précisant qu'en 2006, son client n'était plus directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi. «Croyez-vous que dans des affaires de cette nature, un PV serait dressé?», a-t-il interrogé au sujet de la note publiée par Mediapart. (Afp)



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