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Liberté économique, l'Algérie à la traîne

08-04-2014 14:39  Rafik Benasseur

Les mauvaises notes des organismes internationaux spécialisés dans l'évaluation des politiques publiques pleuvent sur l'Algérie. A rebrousse poil du discours triomphant déclamé tout le temps et sur tous les tons durant cette campane électorale, les constats venus d'ailleurs sont sans appel. Cette tonalité générale qu'on retrouve dans le dernier rapport de "l'index of economic freedom "  (index de la liberté économique) de l'organisme The Heritage Foundation rendu public qui renvoie l'Algérie à la lointaine 146ème place au monde.

Ce Think tank basé à Washington qui a établi ce classement en collaboration avec le Wall Street Journal, dresse un constat inquiétant de la liberté économique en Algérie et plus généralement dans tout le Maghreb. Mais le Maroc et la Tunisie peuvent tirer une maigre satisfaction d'avoir fait mieux que l'Algérie avec leurs classements respectifs à la 103ème et 109ème position.

Mais là où le bat blesse c'est que ces pays se rapprochent dangereusement de la zone rouge qui regroupe des pays où la liberté économique est quasi inexistante "mostly unfree" selon le rapport. Il est question des pays aussi pauvres que fermés politiquement à l'image de l'Iran (173ème), le Venezuela (175ème), le Zimbabwe (176ème) et, bonne dernière, la Corée du Nord (178ème).

Avec sa peu reluisante 146ème place, l'Algérie n'est pas loin des pays les plus fermés à l'initiative économique au monde. Même en Egypte et en Mauritanie il est moins difficile d'entreprendre par rapport à l'Algérie ; puisque ces deux pays sont classés 135ème et 134ème.

146ème position

En revanche, des pays africains pas vraiment riches arrivent à afficher une relative liberté économique et pointent à des positions plus au moins honorables comme l'île Maurice (8ème) ou le Botswana (27ème) pour l'Afrique subsaharienne. Mieux encore, les pays arabes du golfe réputés pourtant pour ne pas être des chantres de la liberté, affichent eux aussi fière allure.

Le royaume du Bahreïn (13ème), les Emirats arabes unis (28ème) et le Qatar (30ème) fond des pays du "Machrek" nettement plus avancés en matière de libertés économiques que ceux du Maghreb.

Dernière au Maghreb

Au-delà des réserves qu'on pourrait avoir sur la pertinence de ce classement, sujet sans doute à des motivations stratégiques, il faut noter que la place de l'Algérie n'est pas tout à fait "usurpée". Le document de Heritage Foundation, souligne ainsi que l'Algérie enregistre "l'un des plus importants reculs" dans ce classement. Pis encore, si cette tendance se maintient, elle pourrait même passer en catégorie "liberté économique réprimée".

Voilà qui bat en brèche le discours triomphaliste de nos gouvernants notamment durant cette campagne électorale où le bilan économique du président-candidat est brandi comme un trophée de guerre. Or, la réalité est que les réformes économiques peinent à être concrétisées et l'acte d'investir reste un véritable parcours du combattant à cause du serpent de mer qu'est la bureaucratie.



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