Les chiites libanais enlevés le 22 mai en Syrie et dont Beyrouth avaient initialement annoncé la libération, sont toujours aux mains de leurs ravisseurs, a affirmé dimanche l'opposition syrienne, laissant entendre qu'il ne s'agissait pas de simples civils.
"Je pense qu'ils sont aujourd'hui encore en Syrie, nous poursuivons nos efforts pour travailler à leur libération", a affirmé le chef démissionnaire du Conseil national syrien (CNS, principale coalition de l'opposition), Burhan Ghalioun, lors d'une conférence de presse à Istanbul.
Par ailleurs, il a déclaré à la télévision libanaise LBCI que "la religion n'a rien à voir dans cet enlèvement, les personnes kidnappées ne sont pas des civils mais participaient à des entraînements", sans élaborer, selon des propos rapportés par LBCI sur son site internet.
Dimanche, le Hezbollah chiite libanais a démenti des rumeurs faisant état de la présence du neveu de son chef, Hassan Nasrallah, ou de certains de ses proches dans ce groupe.
L'agence officielle libanaise avait affirmé qu'une dizaine de pèlerins avait été enlevé le 22 mai dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, alors qu'ils rentraient en bus dans leur pays après un pèlerinage en Iran. Aucune partie n'a revendiqué le rapt et l'Armée syrienne libre (ASL, opposition armée) a démenti toute implication, après avoir été mise en cause par l'agence libanaise.
Beyrouth avait annoncé que le retour des chiites enlevés était prévu vendredi soir via la Turquie, avant un démenti d'Ankara qui a semé la confusion au Liban. "Ces personnes ne sont pas sur le territoire turc, je pense qu'il y a eu une confusion", avait déclaré samedi à l'AFP une source diplomatique turque sous le couvert de l'anonymat.
M. Ghalioun a en outre estimé que les propos tenus par le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah n'avaient pas favorisé cette libération. Le chef du puissant parti armé, allié du régime syrien, s'était félicité vendredi de l'annonce de la libération des pèlerins, tout en affirmant à l'adresse des ravisseurs que son parti ne changerait en rien sa position à l'égard du conflit en Syrie voisine.
"C'était une sorte de défi et tout ça s'est répercuté négativement sur le processus de libération", a indiqué un membre du CNS sous le couvert de l'anonymat, accusant également le régime syrien de vouloir "entraver l'opération".
"Les (chiites enlevés) sont devenus une carte entre les différentes parties", a-t-il ajouté. (Afp)