Le procureurgénéral près le tribunal de Sidi M’Hamed a requis, dimanche, de lourdes peinescontre les anciens Premier ministres et nombre de leurs ministres et hautscadres de l’Etat. Cela, encore, pour le seul segment d’un procès tout autantretentissant qu’historique, lié à la fumeuse affaire du montage automobile enAlgérie.
Ainsi, AhmedOuyahia, Abdelmalek Sellal, Abdeslam Bouchouareb et autres Abdelghani Zaalane,Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda se trouvent exposés, suivant le réquisitoire duprocureur, à la prison ferme entre 20 et 15 ans.
Ceci enattendant le procès des autres cadres politiques, actuellement incarcérés telsl’ex patron du FLN, Djamel Ould Abbes, son éphèmere successeur, Mohamed Djemaiou encore le fantasque Baha Eddine Tliba.
Les mis encause sont, pour la plupart, entre premiers responsables et affidés desformations de tout temps majoritaires sur la scène politique, à savoir le FLNet son clone, le RND.
Plus que son‘’père spirituel’’, le Rassemblement National Démocratique, surnommé le ‘’bébémoustachu’’ qui aura mordu à fond dans le statut surfait de machine à gagnerles élections. Non sur la base d’un travail de militantisme pur jus mais de pardes mœurs scélérates avec l’introduction de l’argent sale qui va faire lesravages que l’on sait et dont les révélations sur les chiffres astronomiquessur la dernière campagne pour le cinquième mandat, avorté, constitue laparfaite illustration.
Le pire est que,telle une balle irréversible, la pratique malsaine a déteint en aval, s’érigeanten règle quasi sacerdotale, à niveau local, et ce sont les élections communaleset wilayales qui prennent le relais pour entretenir et décupler la spiraleinfernale.
Comme unaccord tacite où les têtes pensantes, et leurs lieutenants, des deux partisagréent l’avènement d’une nouvelle caste d’édiles sachant manier la ‘’chkara’’avec comme clause le renvoi d’ascenseur dans les deux sens de la pyramide. Enprime, une impunité assurée qui ,solidement adossée à une justice auxordres, conduite par des magistrats ripoux.
Lacatastrophe est alors incommensurable, au vu des 1500 APC, notamment, où exécutifcommunal et administration s’ingénient à explorer les voies les plus douteusespour prendre la part du gâteau.
Malversations,trafic d’influence, détournements multiformes, corruption sur les consultationsdes marchés, sur le logement social, le foncier industriel, constituent le lotde la majorité des mairies les plus nanties.
La chroniqueconsigne à cet effet, les nombreuses violations, étalées sur le temps, de maireset de leurs subalternes, qui croupissent en prison et dont l’opinion publiqueaurait volontiers aimé en connaitre les chiffres exhaustifs exacts.
Mais autrementplus important, en cette heure de grande purge et d’assainissement, c’est lecas des assemblées actuelles qui préoccupent fortement.
C’est qu’à l’aunede la présidentielle 2019, bon nombre de maires tentent un recyclage désespéré,en se jetant, avec le même modus operandi nefaste, dans une bataille qui,officiellement, les a laissés sur le carreau.
C’est cefait précis qui interpelle, in fine, le ministère de l’intérieur. Après leverdict pénal de la justice à l’encontre des hauts cadres de l’Etat etnéanmoins grands mentors du binôme FLN- RND, il reste à attendre un verdict d’ordre ethique et moral devant émaner de l’institution tutrice garante de l’orthodoxie des partispolitiques et, partant des assemblées populaires.
Défaillantsdans une mesure inouïe dans leurs missions statutaires originelles etcoupables, d’une façon ou une autre dans la faillite actuelle du pays, le RNDet le FLN, prêtent le flanc à une dissolution devenue inévitable, à présent.
Si despersonnalités marquantes du vieux parti historique n’ont eu de cesse d’appelerà le remiser au musée de l’Histoire, le SG par intérim du RND et candidat aux électionsprésidentielles-2019, Azzedine Mihoubi, a aussi évoqué une perspective future decréer un grand pôle nationaliste.
Qui suppléera, forcément, le binôme honni ?