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L'état de santé de Bouteflika plombera t-il l'idée un quatrième mandat ?

28-04-2013 21:10  Abbès Zineb

La maladie du président Bouteflika est un sujet hyper sensible qui relève presque du tabou politique. Mais sur l’attaque ischémique qu’il a eue samedi, puis son transfert , le soir, à l’hôpital français du Val de Grâce, les autorités ont joué la carte de la transparence. C’est un bon point à mettre à leur crédit, même si d’aucuns trouvent l’explication à cet effort de communication dans leur souci d’anticiper la rumeur qui ne manquera pas de s’emballer mercredi, à l’occasion de la finale de la coupe d’Algérie, un rendez-vous protocolaire impérieux que le président va devoir rater alors que ses partisans entendaient en faire une sorte de fenêtre de tir à son quatrième mandat.

Justement, l’attaque ischémique de samedi pose dans toute sa plénitude la question du quatrième mandat. Bouteflika y ira-t-il ou pas ? La question coule de source, au vu de ce nouvel ennui de santé. Mais quand on prend en considération le communiqué du cabinet du premier ministre qui parle aujourd’hui de l’état de santé du président qui ne « suscite aucune inquiétude » ou, celui du diagnostic du professeur Bougherbal, certifiant que l’état de santé du président « évolue bien » et n’a subi « aucune lésion irréversible », on peut considérer que fondamentalement rien n’a changé.

Que le président, si le cœur lui en dit vraiment, pourrait bien briguer ce quatrième mandat. Un point de vue que ses adversaires politiques sont loin de partager. Et cette nouvelle hospitalisation du président Bouteflika, en dépit de la volonté de son entourage d’en minimiser la gravité, apporte, au contraire de l’eau à leur moulin et les conforte dans leur hostilité à une nouvelle candidature.

Ces adversaires, du RCD, qui revendiquent à cor et à cri, l’application de l’article 88 de la Constitution, relatif à la destitution, aux partis islamistes de l’Alliance Algérie Verte, en passant par Ahmed Benbitour et Soufiane Djilali de Jil Djadid, tous invoquent systématiquement l’état de santé du président Bouteflika pour lui contester la possibilité d’un quatrième mandat. A l’appui de leur opposition ils mettent en avant les éclipses médiatiques cycliques du président, son agenda allégé, un conseil des ministres qui ne s’est pas réuni depuis décembre 2012, alors qu’il s’agit d’une institution importante dans le processus de prise de décision et de préparation des projets de loi pour faire tourner les deux chambres parlementaires.

A ces indices de mauvaises santé, il faut sans doute ajouter la cessation des sorties à l’étranger pour un Bouteflika qui « habitait l’avion », selon la formule populaire. Avec un tel tableau clinique, il est effectivement difficile pour le président Bouteflika d’envisager un quatrième mandat. Pour le moment, ce ne sont que des supputations puisque le président ne s'est pas prononcé sur la question.

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