La tripartite, que le gouvernement veut comme un rendez-vous pour apaiser le front social, en prévision de la présidentielle du 17 avril, risque d’avoir lieu dans un climat de tension. En cause, les syndicats autonomes qui refusent leur exclusion, alors qu’il a été question de les associer cette fois-ci comme observateurs.
Et pour cela, ils comptent organiser le jour de la tripartie, dimanche prochain, un rassemblement sous les fenêtres du Palais du Gouvernement où doit se tenir le tripartite entre Gouvernement, patronnât et syndicat. Et pour bien préparer leur action de protestation, les syndicats autonomes se sont concertés.
Ainsi, le 14 février cinq organisations syndicales se sont réunies à Alger. Il s’agit du CLA, du Satef, du SNTP et du SNAPAP (tendance Malaoui). Décision est prise à l’issue de la réunion, d’organiser un sit- in devant le Palais du Gouvernement ou à défaut un rassemblement à la rue du Dr Saâdane.
Il est probable que ces quatre syndicats soient rejoint par d’autres qui sont regroupés sous la tutelle de la Confédération des syndicats algériens (CFA) qui compte en son sein l’UNPEF, SNAPSY, SNPSP, SNAPEST, SNPSSP et le CNES. Les syndicats des corps communs et ouvriers professionnels, le comité des chômeurs, les familles de disparus, le mouvement du 8 mai et la cellule de protection des biens et de lutte contre la corruption ont annoncé également leur adhésion à l’appel des syndicats autonomes.
« Nous sommes les représentants authentiques et quasiment exclusifs des travailleurs, dans la Santé, l’Education, l’administration publique, les collectivités locales, mais le gouvernement préfère travailler avec son UGTA qui est totalement absente de ces secteurs », se révolte, Ali Saâdoudi, du syndicat de la formation professionnelle.
« Si l’UGTA était si représentative comme veut le faire croire le gouvernement, pourquoi n’a t-il pas pu arrêter la grève de l’Education qui a duré trois semaine », s'interroge encore notre interlocuteur qui dit que « le Gouvernement a peur des syndicats autonomes parce qu’il les contrôle pas ; ils préfère donc travailler avec l’UGTA à qui il confère une légitimité qu’il n’a pas, car la légitimité c’est le terrain qui la donne et non la cooptation par les officines occultes ».
Ali Bounaâs, qui est dans le syndicats des collectivités locales d’Alger estime que la tripartite de dimanche ne va pas réussir à calmer le front social. Il prévoit, au contraire, une nouvelle escalade syndicale juste après ce rendez-vous tripartite, car pour lui « les travailleurs n’en peuvent plus devant la baisse de leur pouvoir d’achat pendant que ceux qui volent l’argent de l’Etat affichent leur vol en toute impunité ».