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Les rapports de Transparency International (2003/2021) sur la corruption en Algérie : L’urgence d’une bonne gouvernance

27-01-2022 15:28  Pr Abderrahmane Mebtoul

 

1.-.Classement de l'Algérie de 2003 à 2021 en matière de corruption :

 

-2003 : 2,6 sur 10 et 88e place sur 133 pays

-2004 : 2,7 sur 10 et 97e place sur 146 pays

-2005 : 2,8 sur 10 et 97e place sur 159 pays

-2006 : 3,1 sur 10 et 84e place sur 163 pays

-2007 : 3 sur 10 et la 99e place sur 179 pays

-2008 : 3,2 sur 10 et -92e place sur 180 pays

-2009 : 2,8 sur 10 et 111e place sur 180

-2010 : 2,9 sur 10 et -105ème place sur 178 pays                                                                               

-2011 : 2,9 sur 10 et 112ème place 183 pays

-2012 : 3,4 sur 10 et 105e place sur 176 pays

-2013 -105 rangs sur 107 pays

-2014 – note 3,6 et 100ème sur -115 pays

-2015 –note, 3,6 et 88ème sur 168 pays

-2016 –note 3,4 et 108ème sur 168 pays

-2017 -note 3,3 et 112ème place sur 168 pays

-2018- note 3,5 et 105ème place sur 168 pays

-2019, note 3,5  et la 106e place, sur 168 pays

-2020,  note  3,6 et 104eme place  sur 180 pays 

-2021,note  3,3 et 117ème place sur 180 pays (rapport publié le 25 janvier 2021)

L’ Indice de perception de la corruption (IPC)  classe  les  pays et territoires selon le niveau de corruption perçu dans le secteur public, sur une échelle qui va de 0 (fortement corrompu) à 100 (faiblement corrompu). La moyenne mondiale de l’IPC (indice de perception de la corruption) est de 4, 3, sur 10 soit la même depuis dix ans, les deux tiers des pays obtenant un score inférieur à 5,0 sont la Somalie (13), la Syrie (13) et le Soudan du Sud (11) les pays dont le niveau de corruption est le plus élevé. Le Danemark et la Finlande ont par contre  un score de 8,8, ces deux pays arrivant  en tête du classement des 180 , rejoints par la Nouvelle-Zélande, la France arrivant à la 22ème postion. L'Europe occidentale est par ailleurs la région du monde la moins corrompue, selon l'ONG, avec un score moyen de 6,6   contre 3,3/ en Afrique subsaharienne et  4,5 en Asie-Pacifique.

L’on sait que les auteurs de l’IPC considèrent qu’une note inférieure à 3 signifie l’existence d’un « haut niveau de corruption, entre 3 et 4 un niveau de corruption élevé. Devant différencier l'acte de gestion des pratiques normales de la corruption, l'objectif stratégique est d'établir la connexion entre ceux qui opèrent dans le commerce extérieur soit légalement ou à travers les surfacturations et les montants provenant essentiellement d'agents possédant des sommes en dinars au niveau local légalement ou illégalement, non connectés aux réseaux internationaux. (Pr A. Mebtoul Institut français des relations internationales Paris décembre 2013, les enjeux géostratégiques de la sphère informelle au Maghreb où ont synthétisé dans la  revue stratégie du Ministère de la défense nationale IMDEP octobre 2019, où ont été  analysés les différents trafics concernant le crime économique organisé ).

2.- Il s'agit pour détecter le montant de la corruption , de différencier les surfacturations en dinars (pour des projets ne nécessitant pas ou peu de devises), des surfacturations en devises, existant deux sphères d'agents, ceux reliés uniquement au marché interne (dinars) et ceux opérant dans le commerce extérieur (devises), ce processus se faisant en complicité avec les étrangers, encore  que certains agents économiques opèrent sur ces deux sphères .Pour la lutte contre les malversations, il s’agit ,d’ éviter de  créer des organes de contrôle dépendant de l’exécutif étant juge et partie  et qui ne résolvent aucun problème comme en témoigne les malversations  de dirigeants actuellement incarcérés aux plus haut niveau  devant  réhabiliter la Cour des comptes, sous l’autorité directe  du président de la république  consacrée par la Constitution, et dont l’objectif est de permettre la transparence de la gestion des finances publiques. Le contrôle de la qualité de gestion doit avoir pour finalité l’appréciation des conditions d’utilisation et de gestion des fonds gérés par les services de l’Etat, les établissements et organismes publics mettant fin à l’absence de maîtrise dans la gestion des projets qui font l’objet de surcoûts et de réévaluations permanentes. Toutefois, les  organismes techniques ne sont pas une condition suffisante pour avoir un contrôle efficace.

Le véritable contrôle passe par des contrepoids politiques et sociaux avec l’implication de la société civile, par la démocratisation, en fait, de la société. Car ce n’est pas une question de lois ou de textes juridiques, mais d’une volonté politique de lutter contre la corruption et la mauvaise gestion, les textes existant, mais il y a comme un divorce avec le fonctionnement réel de la société. Si l’on veut lutter contre les surfacturations, les transferts illégaux de capitaux, rendre le contrôle plus efficient, il y a urgence de revoir le système d’information qui s’est totalement écroulé posant  la problématique de la transparence des comptes y compris dans une grande société comme Sonatrach  et dans la majorité des  administrations centrales et locales  on ignore encore les principes élémentaires de la rationalisation des choix budgétaires». Sans une information interne fiable, tout contrôle externe est difficile et dans ce cas, le contrôle  serait biaisé. Dans les administrations, on ignore encore les principes élémentaires de la rationalisation des choix budgétaires».

En conclusion,  force est de reconnaître qu’en ce mois de janvier 2022, Sonatrach est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach , plus de 97/98% des recettes en devises avec les dérivés incluses dans la rubrique des 4 milliards de dollars  hors hydrocarbures par le Ministère du commerce  plus de 2,5 milliards de dollars en 2021).Aussi évitons les utopies  c vivant de l’illusion passée, étant dans une conjoncture particulière de courte durée  d’un baril  entre 80/ 100 dollars.  L’Algérie acteur stratégique de la région méditerranéenne et africaine   a deux choix : de profondes réformes structurelles, plus de libertés, de transparence dans les décisions économiques et politiques   ou régresser en optant pour le statu quo, qu’aucun patriote ne souhaite. Tout processus de contrôle fondement du retour à la confiance pour tout processus du développement repose sur la moralité des personnes chargées de diriger la cité  et  sur des institutions crédibles ce que qu’on appelle la bonne gouvernance avec comme pilier loin des relations de clientèles , assises sur la rente, la valorisation du savoir. 

ademmebtoul@gmail.com

Dr Abderrahmane MEBTOU : Professeur des universités, expert international, directeur général des études économiques, haut magistrat à la Cour des comptes (premier conseiller) 1980/1983



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