Jamais sans doute un parti politique en Algérie et peut être même dans le monde n’a été mis en mode inactif comme le sont le Front de libération nationale (FLN), et le rassemblement national démocratique (RND). Depuis maintenant huit mois ces deux partis sur lesquels le régime s’appuie pour faire appliquer son agenda politique, sont maintenus à l’état végétatif; sans direction et sans chef élus.
Au RND, le départ forcé d’Ouyahia qui faisait face à une fronde d’une partie de la base qui le soupçonnait de vouloir être candidat en avril 2014- un non sens politique pour un parti !- n’a finalement pas mis fin à la crise. Pour cause, la démission d’Ouyahia qui devait baliser le terrain pour un 4ème mandat a été rendue inutile par la maladie invalidante du président Bouteflika. De fait, le plan du 4ème mandat est quasiment tombé à l’eau au soir de l’évacuation du président au Val de Grâce.
Perdus, les redresseurs du RND ne savaient alors pas trop quoi faire face à cet imprévu que fut la maladie de Bouteflika.
Bouteflika malade, «ses partis» dans le coma…
Il n' y avait apparemment pas de solution de rechange, d’où la longue léthargie traversée par ce parti avant de tomber dans les bras de l’inévitable Bensalah. Presque même topo au FLN où le retrait de confiance à Abdelaziz Belkhadem devait aussi travailler le plan du 4ème mandat bien que le concerné se soit déclaré partisan de Bouteflika. Comme son «frère de sang», le FLN est alors entré dans une zone de turbulences sans trop savoir quel cap prendre tant l’option du candidat «naturel» devenait très aléatoire après le long épisode du Val de Grâce puis des invalides.
Mais voilà qu’à la veille de leurs rentrées sociales et politiques, le deux partis tentent d’exister ne serait-ce que médiatiquement. On remarque une sorte de frétillement qui s’apparente à un début de retour en grâce des deux partis appelés par le pouvoir à jouer pleinement leur rôle de machines électorales en faveur de l'élu des laboratoires du pouvoir.
Dégripper les machines électorales
Le FLN et le RND ne peuvent en effet faire un autre choix que celui d’adouber sans rechigner l’homme choisi par le pouvoir. Les décideurs ne peuvent eux aussi pas changer d’attelage politique pour accompagner leur «candidat du consensus». C’est ce mariage de raison qui semble en passe d’être contracté avec à la clé le règlement des crises surfaites au sein des deux partis. Se pose tout de même la question de savoir quel est le cheval blanc du pouvoir dans cette course de fond qui touche à sa fin ?
Les échanges à fleurets mouchetés entre les différents protagonistes au FLN comme RND, dénotent des luttes au sommet pour le choix de celui qui va défendre les couleurs unies du pouvoir et les appareils politiques qui lui sont inféodés. Il ne faudrait donc pas s’étonner que les deux partis arrivent, comme par enchantement, à dépasser leurs crises respectives dans les prochains jours. Les réunions organiques devant élire leurs nouveaux leaders pourraient même se tenir plutôt que prévues. Les machines seront ainsi dégrippées de la même manière qu’elles ont été grippées…