Si l’Algérie officielle a choisi de calmer le jeu dans cette escalade diplomatique provoquée par les autorités marocaines, des partis politiques ont, pour leur part haussé le ton samedi pour condamner surtout la violation vendredi des locaux du consulat général d'Algérie à Casablanca.
Sadek Bouguettaya, membre du comité central du FLN, considère que la campagne médiatique hostile menée par le régime marocain contre l'Algérie depuis quelques jours, la violation des locaux du consulat général d'Algérie à Casablanca et la profanation du drapeau national sont "des actes irréfléchis qui prouvent que le Maroc n'accorde pas de l'importance au bon voisinage".
Bouguettaya, dans sa déclaration à l’APS s’est également interrogé pourquoi ce sont uniquement les représentations diplomatiques algériennes qui sont attaqueées, alors que pas moins de 36 états ont participé à la conférence de Abouja et ont tous soutenu le principe du droit à l’autodétermination du Sahara occidental.
Pour le représentant du FLN, l’attitude du Maroc est une diversion. « Le régime marocain crée une crise avec l'Algérie, à chaque fois que l'étau se resserre autour de lui, en raison des problèmes politiques et économiques qu'il connaît depuis des années » résume t-il en saluant "la position sage" de l'Algérie face à l'"odieuse campagne" menée par le Maroc.
Pour sa part Abdelkader Bensalah, patron provisoire du RND, a dénoncé l'acte de violation des locaux du consulat d'Algérie à Casablanca et la profanation du drapeau algérien "le jour de la célébration du 1er novembre 1954 dont les Marocains connaissent bien la valeur pour les Algériens". Bensalah, s’est dit « profondément touché par le comportement d'un pays voisin et frère à qui nous portons une grande estime pour son peuple ».
Même tonalité chez le MSP dont le président Abderrazak Mokri, qui s’est félicité de la position de l'Algérie, "qui n'a pas appliqué la politique de la réciprocité et n'a pas rappelé son ambassadeur au Maroc". "Nous devrons rappeler à nos frères au Maroc que la déclaration du 1er novembre 1954 avait appelé à l'unité nord africaine au sein du cadre naturel arabo-musulman".
Ahmed Betatache du FFS pense que les intérêts des deux pays doivent primer, même s’il condamne fortement un tel acte : « s’en prendre à un symbole aussi important que le drapeau national est une atteinte aux principes de la diplomatie, même si les politiques marocains ont présenté des excuses, cet acte ne doit pas freiner les relations entre les deux pays. Ce genre d’incidents arrange les deux régimes, c’est pour cela qu’il faut surmonter cette crise car les deux peuples sont très liés », dira-t-il.
Le président du parti du Front de l'Algérie nouvelle, Djamel Benabdeslam a appelé à "la retenue et à éviter l'entrée en conflit des deux pays frères" Mais il n’y va pas de main morte contre le régime marocain qu’il est un « instrument au service des intérêts étrangers". Et selon lui, ce sont bien ces parties étrangères qui "lui ont, cette fois-ci, donné l'ordre de déstabiliser la région du Maghreb Arabe".
L'Algérie "gère cette campagne avec sagesse et retenue", a-t-il dit, regrettant le choix de la célébration du 59ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale pour commettre cet acte ignoble".
Le verbe est plus tranchant de la part de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC) quia dénoncé un « acte crimiel » à propos de l’attaque du siège du Consulat. Tout en exigeant des excuses officielles au peuple algérien, l'ONEC affirme son appui aux démarches de l’État algérien "sous la direction clairvoyante du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika" concernant "la position constante de l'Algérie en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément aux décisions de l'ONU, de l'Union africaine (UA) et bon nombre d'organisations internationales".