Des milliers de personnes ont manifesté à la place Tahrir et dans plusieurs villes d'Egypte après la prière hebdomadaire du vendredi à l'appel de 18 partis et mouvements révolutionnaires dans le cadre de la vague de contestations que le pays enregistre pour la huitième journée consécutive sur fond de revendications socio-politqiues.
Les partis et les forces politiques participant à ces manifestations ont, dans un communiqué, imputé au pouvoir et aux Frères musulmans la responsabilité des actes de violence et de l'exacerbation de la situation sécuritaire notamment lors des manifestation qu'a connues l'Egypte pour protester contre "les politiques adoptées" par le pouvoir en place, les tentatives de faire "avorter la révolution et ses objectifs".
Publié à l'issu de la signature du document d'Al Azhar dénonçant la violence par les différentes formations de l'opposition égyptiennes, le communiqué souligne le manque de confiance qui divise acteurs de la scène politique en Egypte, chaque partie se refusant de faite la moindre concession.
Selon les observateurs cette situation annihile les efforts d'un dialogue sérieux pour mettre fin à la crise dans ce pays et contenir le mécontentement populaire en l'absence de "garanties solides de l'armée". Le communiqué des forces libérales et de la révolution réaffirme la "mise en place d'un gouvernement de salut national, une révision de la Constitution et la fin du monopole du pouvoir par les Frères musulmans".
Ces revendications ont été scandées lors des manifestations de vendredi qui devraient gagner d'autres villes suite à l'état d'urgence décrété depuis dimanche soir par le président Morsi dans les villes du canal de Suez, théâtre de heurts sanglants après la condamnation à mort de 21 personnes pour leur implication dans des violences ayant suivi un match de football l'an dernier.
Plusieurs milliers d'Egyptiens ont défilé vendredi à Port-Saïd, à l'occasion du premier anniversaire des heurts sanglants survenus l'année dernière à l'issue d'un match au stade de cette ville (180 km du Caire), faisant au total 74 morts. La condamnation à la peine capitale samedi dernier de 21 supporters accusés dans cette tragédie a déclenché des violences dans la ville qui ont fait 44 morts, dont deux parmi les membres des forces de l'ordre.
Le leader du courant populaire M.Hamdine Sabbahi a appelé aux manifestations de vendredi pour exiger des autorités de faire cesser au plus vite le bain de sang et d'oeuvrer à la réalisation des objectifs de la révolution", soulignant avoir signé le document d'Al Azhar pour défendre "l'aspect pacifique de la révolution" non pas pour arreter cette troisième vague de la révolution qui s'est déclenchée à son deuxième anniversaire".
Dans un communiqué rendu public par la presse, M.Sabbahi explique que les conditions du dialogue restaient inchangées." Il faut arrêter au plus vite le bain de sang, mettre fin aux dépassements de la police, lever l'état d'urgence définitivement dans les villes du Canal et juger rapidement les responsables de la mort des 44 personnes lors des derniers évènements.
Par ailleurs, 70 militants politiques et intellectuels ont publié un communiqué rejetant l'initiative d'Al Azhar, affirmant qu'elle (l'initiative) ne reflétait pas le contenu de la crise et ne présentait pas de solutions pour la résoudre". Les signataires du document ont demandé au pouvoir politique l'arrêt immédiat de "toute forme de violence émanant des appareils sécuritaires", soulignant "la responsabilité de l'Etat et de son appareil sécuritaire pour proteger les citoyens et juger tous les responsables dans la mort de personnes."(Agences)