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Les maliens font la paix à Alger

15-07-2014 16:44  Rafik Benasseur

Peu d’observateurs misaient il y a une année sur la capacité de l’Algérie a convaincre les frères ennemis maliens à s’assoir à la même table et discuter d’une perspective de paix.

Sur fond d’une tension persistante au Nord et les manipulations étrangères la crise malienne menaçait même de se transformer en guerre civile. Ceci d’autant plus que la France a dû réduire sa présence militaire au Nord du Mali à cause de la guerre civile en Centrafrique.

Mais Alger n’a jamais perdu patience et confiance de pouvoir renverser la situation en enclenchant un cercle vertueux malgré les embûches. Et le succès est retentissant une année après ! Notre pays accueille demain mercredi la phase initiale du dialogue inter malien devant regrouper une forte délégation du gouvernement malien et des représentants de six mouvements armés concernés par la crise du Nord Mali, a-t-on indiqué aujourd’hui mardi de source diplomatique.

La cérémonie d'ouverture de ce dialogue se déroulera en présence de représentants de l'ONU, de l'Union africaine (UA), de la CEDEAO et de l'Union européenne (UE), a-t-on précisé de même source.

Les six mouvements concernés sont le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident).

Tout le monde est là !

Les trois premiers mouvements avaient signé en juin dernier à Alger une plate-forme préliminaire d'entente visant à trouver une solution définitive à la crise malienne et à travers laquelle ils ont réaffirmé le plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali, rappelle-t-on.

Les trois autres mouvements avaient signé de leur côté la "Déclaration d'Alger" en juin dernier à travers laquelle ils avaient affirmé leur volonté d’œuvrer à la consolidation de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue inter malien inclusif et réitéré leur acceptation de la nécessité de préserver l'intégrité territoriale du Mali.

Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita avait à plusieurs reprises signifié qu'il y avait des «lignes rouges» à ne pas franchir, à savoir l'intégrité territoriale du Mali, l'unité du peuple malien, la souveraineté du Mali et le caractère républicain de l'Etat malien. Mais il a laissé la porte ouverte à "toute négociation et prêt à examiner les aspirations et revendications de tous les mouvements" de façon à permettre une meilleure prise en charge de leurs doléances.

Pari réussi pour la diplomatie algérienne

C’est cette volonté d’aller de l’avant et cette confiance retrouvée entre le Bamako et Kidal encouragée par l’Algérie qui a rendu possible la réunion de demain.

Avec patience et contre vents et marées, la diplomatie algérienne avait entamé un processus de facilitation du dialogue inter malien à Alger qui a abouti à des avancées sur le fond du dossier à travers l'harmonisation des points de vue des mouvements jusque là irréconciliables.

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, avait reconnu récemment que la phase initiale du dialogue inter malien qui se tiendra à Alger était la "seule voie existant aujourd’hui pour avancer".

Faut-il rappeler que c’est le président malien Ibrahim Boubacar Keita lui-même qui a demandé en juin dernier au président Abdelaziz Bouteflika, le "soutien de l’Algérie".

Même au niveau de la Cédéao il y a désormais un consensus pour soutenir le processus de paix inclusif d’Alger. Puisse cette paix au Mali jaillisse des négociations demain à Alger.



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