Levée des « chinoiseries » bureaucratiques comme préalable à la création des start-up par des jeunes entrepreneurs. C’est là une condition posée samedi par des experts pour qui les start-up constituent une des pistes de travail sérieuse pour l’emploi des jeunes.
Lors d'un séminaire dédié à la formation d'investisseurs et d'entrepreneurs innovants, organisé conjointement par Algerian start-up initiative (ASI) et le programme américain GIST (initiative globale des sciences et technologies), Brahim Embouazza, co-fondateur d'ASI a déploré les lenteurs administratives et bureaucratiques qui entravent la création d'entreprises à même de créer de la valeur ajoutée dans des secteurs porteurs, par des jeunes fraîchement diplômés.
Tout en saluant les efforts déployés par l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ) en vue d'encourager la création de jeunes entreprises, M. Embouazza a indiqué que l'ASI organisait des conférences en collaboration avec des experts américains, européens et asiatiques ainsi que des membres de la diaspora algérienne établie aux États-Unis pour assurer une assistance technique aux jeunes entrepreneurs.
Pour sa part, Ahmed Boubakeur, professeur et directeur de la formation continue et des relations extérieures à l’École nationale polytechnique, a estimé que malgré l'existence d'un cadre juridique et d'organismes de soutien à la création d'entreprises, "ce qui manque réellement, c'est l'investissement à capital risque".
Outre les lourdeurs administratives qui prolongent la durée de création des entreprises, les banques ne prennent pas le risque en cas d'échec du projet, a-t-il dit, déplorant le fait qu'il y a des algériens "très motivés" titulaires de brevets et qui n'arrivent pas à créer leurs start-up.
Cela procède selon lui d’un manque de vision pour l’Algérie, permettant d'évaluer l'impact économique réel et les retombées positives comme la création de la richesse et de l'emploi ainsi que la participation à la croissance du tissu national de PME.
M. Sofiane Badri, membre de l'ASI a rappelé la création récemment de "Casbah Business Angels", un fonds d'investissement initié par un groupe d’hommes d’affaires et d’opérateurs économiques algériens établis aux États-Unis pour assurer un accompagnement financier et technique des ''business plans'' de jeunes porteurs de projets dans le but de les aider à les concrétiser sur le terrain.
Cette rencontre de deux jours a vu la participation notamment de jeunes étudiants et entrepreneurs, d'experts algériens et américains issus du monde de l'entrepreneuriat et de Fonds d'investissement spécialisés dans l'accompagnement des start-up.
La deuxième journée sera consacrée à des séances de coaching et de présentation, par des porteurs de projets, de leurs business plan à un jury mixte composé d'experts algériens et américains.
Les membres du jury désigneront le meilleur projet qui sera récompensé par un voyage aux États-Unis afin de permettre à ses porteurs de rencontrer des investisseurs pour les aider dans le développement de leurs entreprises.