Par Mohamed Ould El Bachir
Homme de cœur et imprégné d’une immense culture générale, l’ancien Ministre, Ambassadeur Tedjini Salaouandji est né le 18 août 1945 à Oran, avec des liens symboliques très forts à Béchar et Tlemcen.
Jusqu’au bout. Tedjini Salaouandji aura servi jusqu’au bout l’Algérie et sa diplomatie, malgré les soucis de santé qui le rongeaient ces dernières années.
Malgré la douleur, il accueillait toujours ses amis et autres collègues avec bienveillance et avec le sens de la réplique savante et éloquente que nous lui connaissons. Cette même bienveillance qui marqua toute sa carrière de diplomate, mais aussi d’homme de dialogue, pacifiste et foncièrement humain.
Ses amis au Ministère des Affaires étrangères se souviennent du « digne fils de Bechar », de son sens de la communication et du consensus, qui l’ont rendu célèbre durant la longue et discrète carrière de commis de l’Etat qui servit son pays comme Consul Général à Paris de 1988 à 1991, et trois fois comme ambassadeur , à Dakar de 1991 à 1993, à Varsovie de 2001 à 2005, et à Athènes de 2009 à 2016.
Ni béatement ni défaitisme, Tedjini Salaouandji a été un grand ambassadeur à Dakar. Pendant deux années, il pilota avec toute la professionnalité que nous lui connaissons la diplomatie religieuse, notamment avec ses réseaux au sein de la confrérie des Tidjania.
Pendant cinq années passées à la tête du Secrétariat d’Etat en charge de la communauté nationale à l’étranger ( de 1996 à 2001), les connaisseurs disent qu’il a été un grand professionnel et un interlocuteur humain, sincère et un communiquant hors pair du gouvernement sur les questions relatives à la situation de nos compatriotes qui vivent à l’étranger, et dont le Président Abdelaziz Bouteflika en fait un dossier structurant de son programme.
Le bilan de ce dossier sensible indique clairement que le Ministre Salaouandji a su, grâce à ses valeurs culturelles, réhabiliter l’appareil diplomatique dans sa compétence de gestion de la communauté nationale à l’étranger, notamment par rapport au règlement des doléances émises par celle-ci.
De la diplomatie à la formation au sein de la Direction Générale de l'Institut Diplomatique et des Relations Internationales, il n’y a qu’un pas, franchi entre 2008 et 2009 à la demande du Ministère des affaires étrangères pour promouvoir le potentiel humain, notamment les jeunes et les femmes, et redéployer le personnel diplomatique de manière à renforcer les capacités structurelles.
Il y a trois mois, plié par la maladie mais droit dans ses convictions, racontent ses amis, il était venu au ministère des Affaires étrangères, en quête peut – être de ressourcement, où il répétait à voix basse, presque inaudible, que son école, celle du Président Abdelaziz Bouteflika, préfère « le dialogue en vérité à l’adversité ».
Diplomate au grand cœur, Tédjini Salaouandji était en 2007 un ambassadeur conseiller « écouté et apprécié », a confié un de ses anciens amis à l’Ecole nationale d’administration, assurant qu’il avait « profondément marqué le Ministère des Affaires étrangères par son humanisme et ses valeurs nationales ».
L’image chargée de symboles que la télévision nationale a retransmis le 4 novembre dernier, lors de son enterrement, à elle seule suffit et nous confirme de nouveau la cohésion nationale, une valeur que chérissait l’ancien ministre Tédjini Salaouandji.
Les regards attendrissants et solidaires de Abdelkader Bensalah, Ahmed Ouyahia, Mourad Medelci et Abdelkader Messahel étaient au cœur de la symbolique nationale la plus parachevée pour dire la paix et la réconciliation nationale sans triomphalisme, ni prétention.
Mohamed Ould El Bachir (universitaire)