Les éditions Houma viennent de lancer une collection sur l'histoire coloniale française de l'Algérie, dont les premiers numéros, réalisés par le chercheur Mahrez Afroun, sont actuellement en librairie.
Sous le slogan "J'étudie l'histoire de mon pays", l'éditeur de la collection a mis en vente neuf numéros sous forme de livrets illustrés traitant des évènements majeurs de l'histoire coloniale française de l'Algérie (depuis la préparation de l'expédition militaire au déclenchement de la guerre de libération en 1954). "Aux origines de la colonisation", "L'incident de l'éventail", "Les révoltes armées (1830-1920)", "La proclamation du 1er novembre 1954", "Les femmes algériennes et la guerre de libération", sont quelques titres des livrets proposés aux lecteurs dans la langue française, notamment les lycéens, à raison de 120 à 200 DA le numéro.
"Modeste contribution à l'enrichissement et à l'entretien de notre mémoire collective, cette collection se veut attrayante. Succincts et thématiques, dans une approche événementielle chronologique, les textes empruntent la voie directe pour expliquer le sujet et pénétrer au coeur de l'Histoire", a indiqué M. Afroun dans l'introduction du premier numéro intitulé "Aux origines de la colonisation". Pour l'auteur, cette collection est un "essai, une façon de tisser puis de consolider le lien entre le passé et le présent, pour mieux préserver l'avenir".
Dans la même introduction, il a déploré le "désintérêt étrange" à l'égard du livre qui a fait que, selon lui, les Algériens ont des "connaissances escamotées" sur le mouvement national, sur le processus de préparation de la lutte armée, et enfin sur la Guerre de libération. "Les réponses aux questions, que se posent les Algériens d'après-guerre, sur l'Histoire, sont dans le passé de leurs parents et de leurs grands-parents qu'ils ignorent.
Pour avoir les bonnes réponses, ils doivent visiter l'Histoire d'Algérie d'avant 1830 et jusqu'au 5 juillet 1962", a insisté M. Afroun. Dans le premier livret, d'une cinquantaine de pages, l'auteur, qui a déjà signé en 2011 "Fresque historique de Massinissa au 5 juillet 1962", chez le même éditeur, remonte à l'accord commercial algéro-français de 1794 pour expliquer les "origines de la colonisation" française en Algérie. "Rien dans le contexte international, dans les relations entre les deux pays et dans la nature des contentieux réciproques, ne justifiait l'agression, la guerre puis la colonisation de l'Algérie, si ce n'est la construction d'une grandeur perdue, impossible à reconstruire en Europe", a-t-il tranché.