La Gendarmerie nationale vient d’annoncer via un communiqué rendu public aujourd’hui vendredi qu’elle a mis en place, à l'occasion de la rentrée sociale et scolaire, un programme de sécurité et de prévention sur l’ensemble des 48 wilayas de l’Algérie. Cette annonce rassure et inquiète au même temps. Elle rassure de ce que les pères de familles n’auront pas la peur quand leur enfant va à l’école.
Selon les explications de la gendarmerie, les procédures adoptées visent, notamment, à «assurer la sécurité autour des institutions scolaires (crèches, écoles primaires, CEM, lycées, centres de formation professionnelle, universités et cités universitaires) par l’intensification et le renforcement des patrouilles aux alentours de ces établissements».
Il est prévu aussi le renforcement des patrouilles de la Gendarmerie nationale au niveau des édifices scolaires, notamment, aux heures d’entrées et des sorties des classes, qui a été décidé pour «faciliter la circulation routière à proximité de ces institutions et préserver la sécurité des écoliers, des étudiants et des enseignants».
Concrètement ce sont des milliers de gendarmes qui seront ainsi mis à contribution pour sécuriser les institutions de l’éducation. Et c’est là justement où le bas blesse.
Les limites de l’approche sécuritaire
Ce sont quasiment des moyens de guerre qui seront mis en œuvre non pas pour lutter contre le terrorisme mais simplement permettre aux écoliers, au collégiens et aux lycéens d‘aller tranquillement à leurs établissements.
L’Algérie est peut être le seul pays au monde à adopter un tel dispositif en dehors des Etats qui font face à des troubles graves. On comprend mieux pourquoi la gendarmerie et la police sont les seuls «secteurs» qui recrutent et qui n’ont pas de problèmes de sous…
C’est là un indice qui ne trompe pas sur l’ampleur de la violence sociale en Algérie puisque mêmes les écoles ne sont pas épargnées.
Faut-il rappeler que la violence dans les stades de foot à fait des dégâts et que la mort du regretté Albert Ebossé n’a fait que rappeler cette triste réalité.
Manque de vision
Un Conseil interministériel s’es tenu récemment pour plancher sur un hypothétique plan de sécurisation de nos stades devenus des enceintes trop risquées.
Les pouvoir publics sont ainsi réduits à réagir par à coups. Ils n’ont aucune stratégique d’ensemble face à une violence sociale multifactorielle et multisectorielle.
Ce n’est certainement pas en déployant une armée de gendarmes ou de flics devant les établissements scolaires, que l’on va rasséréner l’enfant dans sa salle de classe.
Ce n’est pas non plus avec des caméras de surveillance et des séminaires budgétivores qu’on va mettre fin à la violence dans les stades qui se nourrit aussi des insoutenables conditions de vie des gens.
L’approche sécuritaire est un faux remède à un mal profond qui trouve ses racines dans la gestion globale du pays avec ces scandales de corruption et ces déballages publiques touchants des hauts responsables.
On ne doit pas s’attendre à un comportement exemplaire de l’algérien lambda quand des ministres, des PDG et autres commis de l’Etat donnent le très mauvais exemple.