L'élection présidentielle aura lieu à la fin de l'actuel mandat du président Abdelaziz Bouteflika, soit au printemps 2014. C’est le ministre de la communication Abdelkader Messahel qui l’a déclaré aujourd’hui lors de sa conférence conjointe avec Ramtane Lamamra. Ce faisant, il confirme les propos du Premier ministre Abdelmalek Sellal qui avait annonçait il y a déjà plus d’un mois que les délais constitutionnels pour la présidentielle seront rigoureusement respectés.
Ainsi l’hypothèse abondamment évoquée dans la presse il y a encore quelques semaines, à savoir la prorogation du mandat actuel du président de deux années seulement, tombe de facto. Non seulement cette élection se tiendra dans les délais, mais rappelle encore Messahel le chef de l’État avait instruit le gouvernement de la préparation logistique de cette échéance. C’était à l’occasion du dernier Conseil des ministres.
Le ministre apportera aussi une autre indication de taille : c’est la présence des observateurs internationaux, dans le but évident d’assurer la transparence du scrutin. Un "dispositif sera mis en place, conformément à la loi en vigueur afin que le scrutin se tienne dans la transparence » notera le ministre de la communication.
Au sujet des observateurs internationaux ? le chef de la diplomatie s’est montré un peu plus prolixe, en rappelant d’abord que la mission des observateurs européens, lors des dernières élections législatives et communales avait, au terme de sa mission, fait pas moins de 32 recommandations aux autorités algériennes, à l’effet justement d’améliorer la crédibilité, la régularité et la transparence de la consultation.
Sur ces 32 recommandations, 17 seraient seulement compatibles étaient avec l’arsenal juridique algérien ». S’agissant des autres recommandations, qui du point de vue du ministre s’apparenteraient à un luxe, elles viseraient selon lui « à projeter le processus électoral algérien au niveau le plus exigeant et l'Algérie s'honore d'aller vers la perfection ».
"L'Algérie prendra, en toute souveraineté, les recommandations qu'elle estime susceptibles d'améliorer sa coopération avec l'UE. Elle le fait pour elle-même et pour son peuple dans le souci d'indiquer à nos partenaires que leurs opinions sont étudiées et prises en charge dans la mesure où elles sont compatibles avec notre arsenal juridique", a encore insisté Lamamra.
En posant la question de souveraineté, tout porte à croire qu’il fait allusion à une recommandation particulière, à savoir la mise à disposition du fichier électoral national à la disposition des partis politiques et des observateurs internationaux. On se souvient que l’ancien ministre de l’Intérieur Dahou Ould Kablia, avait mis en avant le caractère confidentiel de ce fichier pour justifier les réticences de l’Etat algérien à le rendre accessible pour tous.
Le ministre des affaires étrangères, apportant un démenti implicite à une information parue sur un site d’information, assure que l’Algérie ne pose aucune condition à l'envoi éventuel d'observateurs puisque la question ne s'est pas posée avec la délégation parlementaire européenne qui a séjourné récemment à Alger. Il a rappelé que cette délégation a été reçue par le Premier ministre et lui-même et a eu l'occasion d'interagir avec les délégations du Conseil de la nation et de l'APN.
"Nous avons discuté de tout cela, mais à aucun moment il n'y a eu des conditionnalités pour +nous forcer la main+ sur quoi que ce soit», insiste encore le chef de la diplomatie algérienne qui profite pour dire que pour le moment l’Algérie « n’a pas encore fait appel, à l’observation internationale qui sera bel et bien admise ».
Pour rappel, de nombreux partis politiques n’ont eu de cesse de revendiquer une commission électorale indépendante pour s’occuper du processus électoral en amont et en aval. Une proposition à laquelle le nouveau ministre de l’intérieur a opposé la semaine dernière à Annaba une fin de non recevoir expliquant que dans tous les pays du monde la gestion des élections est une affaire du ministère de l’intérieur.