A défaut de rassurer sur l’état de santé du président de la république pour une évidente retenue diplomatique, François Hollande s’est tout de même permis une embardée sur la politique interne Algérienne.
Sur ce plan, force est de noter que le président français ne partage pas le sinistre scénario chanté par certains oiseaux de mauvais augure qui postulent un «risque de chaos» en Algérie. «Non, je ne crois pas ; il y a de la solidité dans les institutions algériennes», répondra-t-il avec beaucoup d’assurance.
Voilà François Hollande qui connait bien l’Algérie tirer le tapis sous les pieds de ceux qui, ici et ailleurs, tentent d’exploiter la maladie du président pour échafauder des scénarios dignes des James Bond.
Comme si ce grand pays se réduisait à son président voire même à tout son gouvernement. C’est évidemment oublier que les algériens s’en sont sortis des crises politiques et sécuritaires bien plus dangereuses que la simple maladie de son président.
La décennie noire et son torrent de sang et de larmes couplée à une situation économique tout simplement intenable sous les griffes du FMI, n’ont pas pu avoir raison de la volonté des algériens de s’en sortir.
Il serait alors malvenu de dessiner des plans machiavéliques en invoquant les scénarios du pire.
C’est en cela que la petite phrase de François Hollande prend toute sa signification.
Si d’aventure le président Bouteflika venait à se retirer de la vie politique même précocement, l’Algérie saura trouver les ressorts nécessaires pour maintenir sa cohésion et déjouer ces plans funestes que lui prédisent certains «Boulitologues» (plutôt Khlatologues) sortis du bois.
On aurait évidemment aimé que cette assurance soit donnée par les responsables en poste. Qu’ils rassurent sans langue de bois et sans jeter l’opprobre sur ceux qui s’inquiètent légitimement de l’avenir de leur pays.
Ironie du sort, c’est de la France que sont venus ces mots simples et dépassionnés y compris sur l’après Bouteflika : «c’est aux algériens de déterminer leur avenir. Des élections sont prévues en 2014 et je fais confiance à ce processus», a-t-il souligné. Une manière de suggérer que, quoi qu’il arrive, l’Algérie est certainement bien outillée pour gérer cette période de flottement politique. Cette conviction de François Hollande est certainement largement partagée en Algérie.