A quelques jours de la fin de cette année 2014 particulièrement éprouvante pour les algériens et sur tous les plans, on attend avec une impatience mêlée à l’angoisse les probables annonces qui vont nous projeter sur 2015. Le président Bouteflika, dont les rares apparitions à la télévision sont devenues des «scoops» pour les médias, est attendu inévitablement à l’occasion de la signature de la Loi des finances. Un usage constitutionnel suivi d’une photo de famille avec son gouvernement auquel il ne pourra se soustraire.
Mais au-delà de cette apparition, il est attendu du chef de l’Etat qu’il fixe un cap pour l’année qui commence. D’orées et déjà on évoque un remaniement ministériel. Mais cela n’est pas un événement tant il est devenu un simple jeu de chaises musicales qui n’a aucun impact sur le fonctionnement du pays.
Dans un contexte énergétique marqué par une déprime soutenue des cours du pétrole sur fond d’incertitudes politiques, le président doit rassurer les algériens légitimement inquiets.
Il doit redonner de l’espoir que malgré la chute des prix du pétrole, le pays à suffisamment de ressources pour tenir. Qu’il va mettre fin à la gabegie et les dépenses inconsidérées de ses collaborateurs.
Annonces et effet d’annonces
Il doit ouvrir d’avantage l’espace des libertés publiques aux partis politiques, aux acteurs associatifs et autres forces vives de la nation qui sont autant de sentinelles qui empêcheront les responsables ripoux de dormir. Parce que l’Algérie ne peut plus se permettre de continuer comme cela.
On ne pourra même pas acheter la paix sociale tant les capacités financières du pays s’amenuisent de plus en plus. 2015 sera l’année de tous les enjeux pour l’Algérie. Politique d’abord, avec le projet de révision de la constitution objet d’une grosse polémique depuis des mois sur fond d’une lutte intestine au sein de l’appareil FLN.
Enjeux délicats
Economique aussi par ce que le pays doit urgemment se donner une politique autre que celle de dépenser la rente du pétrole au risque de plonger dans l’inconnu. Sécuritaire également parce que l’Algérie est enserrée de foyers de tension à ses frontières contre lesquels elle devra se préparer. Tous ces enjeux délicats devraient dicter au président de ne pas s’enfermer dans une démarche solitaire.
Plus que jamais le pays a besoin d’un front intérieur solide pour faire face aux menaces externes. Le pouvoir n’a pas intérêt à diaboliser l’opposition qui lui apporte la contradiction. L’Algérie appartient à tout le monde et nul n’a le monopole du patriotisme pour se croire dépositaire du destin national.
Puisse donc cette fin d’année 2014 inspirer de bonnes idées au président pour mettre l’Algérie sur le bon cap pour 2015. Espérons qu’on aura droit à de bonnes nouvelles et fêter ainsi une fin d’année 2014 avec cet espoir que 2015 sera nettement meilleur.