Cette contribution, est la synthèse d’un rapport remis auPremier ministre, le 15 janvier 2013, réalisé gratuitement, portantsur les démarches économiques que l’Algérie devrait adopter face aux"mutations mondiales et la baisse du cours des hydrocarbures. Que depertes de temps et d’argent. Ci-joint une note de synthèse parue le 15janvier 2014 sans aucune modification.
« Aumoment où avec la chute du cours des hydrocarbures, posant la problématique dela sécurité nationale, l’Algérie risque de connaitre d’importantes tensionsbudgétaires, nécessitant un Front social interne solide, tenant compte desdifférentes sensibilités sociales grâce à un dialogue productif au profitexclusif de l’Algérie et une réorientation urgente de la politiquesocio-économique afin d’éviter le drame des impacts des année 1986, j’ai jugéutile de mettre à la disposition du large public l’audit réalisé sous madirection assisté de 20 experts internationaux (économistes-sociologues-juristes-ingénieurs) et remis au Premier Ministre le 15 janvier2013 ( six volumes 900 pages) que certains soi- disant experts qui ont induiten erreur l’opinion publique ont maintenant un autre discours mais n’étant pascrédibles (1). Cet audit réalisé avant la baisse du cours deshydrocarbures de juin 2014 au niveau mondial mais avec des prémisses dues à lachute en volume physique des exportations de SONATRACH depuis fin 2007, estd’une actualité brûlante. J’ai jugé utile de détailler le volume VI sur lesneuf leçons à tirer pour relancer l’appareil productif. Le contenu de cettebrève synthèse n’a subi aucune modification.
Au lecteur de juger, ayant insistéfortement en préface que la bataille de la relance économique future del’Algérie et notre place dans la compétition mondiale se remportera grâce à labonne gouvernance et notre capacité à innover. Je résume cet audit en DIX axesdirecteurs partant du constat et des recommandations concrètes loin de touteabstraction théorique. Les louanges en contrepartie d’une rente sontcontreproductives. Face aux tensions géostratégiques, des stratégiesd’adaptation étant nécessaires tant au niveau extérieur qu’intérieur, espéronsavoir fait œuvre utile pour le devenir de l’Algérie pour un devenir meilleur
1- La politique socio-économique depuis l’indépendance politique rentrantdans le cadre du programme de Tripoli a été menée exclusivement par l’Etat avecplusieurs variantes : constat et recommandations.
De 1965 à 1979 avec une orientation exclusive vers l’investissementproductif, celle-ci s’est effectuée autour de l’Etat omniprésent sur l’ensembledu cycle: planification, financement, réalisation de l’investissement et production.De 1980 à 1990 la politique a été orientée essentiellement vers lesinfrastructures BTPH et les activités commerciales. De.1991 à 2000 du fait dela situation particulière qu’a connu l’Algérie avec l’avènement du terrorismeet la cessation de paiement on ne peut à proprement parler de politique dedéveloppement mais avec la cessation de paiement des ajustementsmacro-économiques et macro sociaux extrêmement douloureux du fait des exigencesdu FMI. De 2000 à 2014 du fait que la demande sociale a été compressée et desdestructions massives entre 1990-2000, une politique orientée essentiellementvers les infrastructures.
2- Paradoxalement, les paramètres macro-économiques de l’Algérieapparaissent comme positifs mais éphémère sans réformes structurelles: constatet recommandations.
Les tendances relatives aux grands agrégats révèlent une macro-économiesous contrôle relatif fonction des aléas de la rente des hydrocarbures quireprésente 97/98% des exportations totales. La dette est maîtrisée grâce auremboursement par anticipation, moins de 4 milliards de dollars US. La balancecommerciale a fortement bénéficié de la remontée des cours des hydrocarbures.
Cependant depuis 2010, les importations suivent une tendance haussière,l’Algérie important 70% des besoins des ménages et des entreprises qu’ellessoient publiques ou privées dont le taux d’intégration ne dépasse pas 15%avecun dépérissement du tissu industriel moins de 5% du produit intérieur brut-L’inflation qui a connu un niveau record en 2012( 8,9% selon les statistiquesofficielles) est relativement maîtrisée depuis fin 2013 mais compresséeartificiellement par les subventions généralisées, non ciblées (25 milliards dedollars 2013/2014), en comptant les transferts sociaux(60 milliards de dollarssoit 28% du PIB) et en encore qu’il faille éclater l’indice de l’ONS, etanalyser les liens entre la répartition du revenu et le modèle de consommationpar couches sociales, celui percevant 20.000 dinars par mois net n’ayant pas lamême perception de l’inflation que celui qui perçoit 200.000 dinars.
Le budgetest équilibré de par la stabilisation des dépenses de l’Etat (même si ellesrestent à une proportion élevée du PIB) et grâce à l’appoint de la fiscalitépétrolière, encore que le budget prévisionnel de 2014 contenu dans la loi definances préfigure des tensions budgétaires à venir en cas d’une chute du coursdes hydrocarbures. Les banques notamment publiques qui concentrent plus de 85%des crédits octroyés se cantonnent en guichets administratif accompagnant peules investisseurs et les taux d’intérêt aux entreprises restent encore élevésdes taux d’intérêts bonifiés à certains segments ce qui ce qui reflète enpartie la faible efficacité du système bancaire croulant sous le poids desurliquidités qu’elles n’arrivent pas à transformer en richesses réelles.
Lesbanques publiques sont malades de leurs clients notamment les entreprisespubliques (assainissement de plus de 60 milliards de dollars entre 1971/2013)70% étant revenues à la casse e départ montrant que le blocage est d’ordresystémique. L’apurement des créances détenues par les cinq banques sur lesentreprises publiques s’est traduit par des décaissements importants du Trésor.
3- L’Algérie tente difficilement sa transition d’une économie publiquevers une économie de marché à finalité sociale : constat et recommandations.
Le pays a opté au début de son indépendance pour une économie étatisée.Elle s ‘est ouverte à l’économie de marché à partir de la crise de 1986.Toutefois, l’économie algérienne reste encore une économie essentiellementpublique. L’héritage socialiste est fortement présent dans la philosophie etles pratiques de la vie économique et sociale et dans celui de la pérennité del’entreprise publique.
L’industrie publique est largement obsolète et concentredes pertes totales malgré des assainissements répétés nécessitant sarestructuration et sa modernisation. Les ressources du pays sont significativesmais basées sur des rentes qui contribuent à anesthésier les volontés dechangement. En dépit de certaines réformes timides –paradoxe plus le cours deshydrocarbures est faible plus on ressent le besoin de réformes, et ralentitlorsque le cours est élevé. La pression démographique rend l’Algérie de plus enplus dépendante des importations qui n’a pas jeté les bases d’un appareilproductif capable d’affronter la concurrence internationale.
Les différentsrevenus des rentes ne proviennent pas d’un véritable effort productif desintéressés et conduisent quasi inéluctablement à une mauvaise gestionmacro-économique. L’absence de mise en place d’un appareil productif augmentechaque jour davantage les difficultés que rencontrera le pays lorsque la rentetendra vers l’épuisement. Actuellement, les considérations politiques à courtterme l’emportent sur les perspectives à long terme. Tant que la majorité del’électorat tirera ses revenus des emplois dans la fonction publique, qu’ellepourra bénéficier de services sociaux peu coûteux, les réformes fondamentalesn’auront guère de chances de progresser de par l’opposition tant du grandpublic que de la technostructure censée mettre en œuvre ces changements.
Lesalaire au sein des branches est déconnecté de la productivité du travail avecla dominance des emplois rentes et des fonctionnaires et les branches quiexportent le plus ne sont pas forcément les plus ouverte et l’industriemanufacturière même embryonnaire est très tournée vers son marché intérieur.Les investissements directs étrangers hors hydrocarbures et dans les secteursproductifs sont très faibles, les étrangers étant attirés par les marchéspublics du BTPH. L’agriculture constitue un réservoir important de main d’œuvreet peut servir en cas de chute du cours des hydrocarbures comme d’amortisseursocial tout en diminuant la facture alimentaire assurant l’autonomiealimentaire mais la céréaliculture connait des rendements faibles qui souffrentdes difficultés générales de l’économie.
Le système bancaire doit faire l’objetd’une profonde restructuration à la suite de l’accumulation de créancesdouteuses auprès des banques publiques. D’une manière générale, les entreprisesprivées sont présentes surtout dans le secteur des services avec prédominancedu commerce de détail, dans les petites entreprises de BTPH et du secteurmanufacturier traditionnel. Excepté les hydrocarbures, de certains segments destélécommunications, de quelques sociétés mixtes, le secteur étranger productifest marginal. Paradoxalement, l’Algérie fait alors massivement appel àl’assistance technique et aux firmes étrangères en même temps qu’elle lesencadre dans le cadre de la règle des 49/51% instauré par la loi de fiances2009, généralisée aux banques en 2010.
4- Impacts de l’actuelle politique : les résultats de cette politique sontdésormais nettement perceptibles sur plusieurs aspects stratégiques del’économie algérienne. Il ne faut pas avoir une vision de sinistrose. Desréalisations mais des insuffisances qu’il s’agit impérativement de corriger:constat et recommandations.
Le comportement actuel est de type « semi-rentier » et ne recherche pas laréforme en profondeur de l’économie. La rente pétrolière génère plusieurseffets pervers de l’économie à son seul profit, ce qui renforce encoredavantage la monoculture énergétique du pays. La surévaluation de la monnaie(de facto indexée sur le dollar). La facilité d’importation des biensalimentaires et des produits manufacturés rendus artificiellement moinscoûteux.
La diffusion du ‘’syndrome hollandais’’ dans l’industrie nationaledrainée de ses ressources au profit des hydrocarbures avec l’utilisation de lamanne pétrolière pour éviter la vraie restructuration des entreprises quireportent leurs problèmes économiques sur les banques (puis sur le Trésorpublic, et l’Etat et celui-ci sur les banques internationales, voire lesfournisseurs).
La dépendance technologique s’accentue avec le choix desolutions globales (produit ou bien clés en main) et d’origines nationales tropdiversifiées (la plupart des fournisseurs de l’Est ont disparu). Ce système parcroissance externe demande des capacités fortes de management que l’Algérie nepossède pas encore et donc ne lui permet pas de maîtriser seule son propremodèle d’industrialisation. Par ailleurs, ces concepts sont conçus autour deproduits qu’il faut faire évoluer et qui se heurteront aux traditionnelsaccords exclusifs de distribution des grands groupes, lors de tentativesd’exportation.
5- Cette politique a finalement débouché sur l’engrenage d’une tripledépendance financière levée avec le rebond du cours des hydrocarbures entre2002/2008 où l’Algérie a épongé une grande partie de sa dette extérieure,pétrolière et technologique: constat et recommandations.
L’orientation quasi exclusive de cette industrie sur la substitution desproduits importés a généré des déperditions et les surcoûts classiques liés àune non optimisation des capitaux investis. Par ce phénomène, l’Algérie s’estinsérée (malgré elle) dans la division internationale du travail commefournisseur exclusif d’énergie. La configuration autarcique de l’industrie et soncaractère politique ont renforcé sa dépendance envers les seuls produitscommercialisables avec ses principaux partenaires commerciaux (le brut, puis legaz).
Les exigences de l’outil réalisé ont accru la dépendance à l’égard descours et des revenus pétroliers, seule source de flux financiers externes. Lelancement de capacités industrielles a nécessité la mise en œuvre de contrats «clés – ou produits en main », avec recours aux techniques étrangères d’où:-dépendance technologique (pièces de rechange, maintenance et formation) ;multiplicité des processus liés aux différents pays à l’origine des lignes decrédit et problèmes de propriété industrielle et de licences pour permettrel’évolution des produits, qui en général n’a pas été rénovée, ce qui a creusél’écart technologique et favorisé les produits importés.
L’industrie souffre d’une faible rentabilité et d’importants surcoûtspropres aux économies dirigées et les systèmes de prix sont souvent déconnectésde la conjoncture économique. Les systèmes d’approvisionnement ou denégociations contractuelles nées du code des marchés publics sont lents etcoûteux. La vocation sociale des entreprises s’est allégée mais a fortementimprégné les mentalités. Les systèmes de cooptation des personnels entraînent dessureffectifs et une gestion laxiste. La grande industrie a insuffisammentcontribué au développement du tissu industriel et a parfois utilisé son statutpublic pour croître sans considération pour la réglementation. La plupart desgrands complexes ont cherché à tout intégrer non seulement les activitésindustrielles classiquement sous-traitées, mais aussi des fonctions aisémentdisponibles sur le marché (nettoyage, gardiennage, restauration…).
Ce n’est que sous la pression économique qu’elles ont tardivementexternalisé ces activités et parfois avec succès. La faible considération pourl’environnement va générer de graves difficultés pour attirer des groupesinternationaux qui connaissent parfaitement l’évolution de la jurisprudenceinternationale. L’interprétation unilatérale de la réglementation a égalementgénéré des abus qui peuvent demain générer des contentieux internationaux commeen témoigne les nombreux litiges dont ceux de Sonatrach à l’international etl’importance de la sphère informelle (propriété intellectuelle)
6- La gestion actuelle du commerce extérieur, héritée du système passéentrave le fonctionnement de l’industrie, y compris à l’exportation: constat etrecommandations.
L’objectif de protection de l’industrie naissante a généré une gestionbureaucratique des procédures d’importation qui est devenu un terreau pour denombreuses pratiques non conformes. L’adhésion de l’Algérie à l’OMC serait unsignal fort pour simplifier ce système obsolète mais les habitudes prises ontgénéré des monopoles lucratifs et puissants qui seront lents à disparaître ou àcontourner. Les formalités de contrôle des changes restent encore largementinterprétées par le personnel des banques qui garde la nostalgie de lapuissance de son rôle de contrôleur. Concernant l’investissement étranger, lesmultinationales recherchent classiquement des avantages comparatifs pourproduire de façon compétitive pour un marché local solvable mais aussi vers unmarché régional et/ou mondial, en intégrant leurs capacités commerciales etproductives, d’où l’importance de l’intégration du Maghreb pont entre l’Europeet l’Afrique où l’Algérie pourrait trouver des avantages comparatifs. Le modèleà dominance étatique à taux d’intégration verticale élevé va à l’opposé desnouvelles mutations mondiales.
Les lourdeurs bureaucratiques (délais denégociation et de mise en place) et l’incertitude juridique (taux douaniers,fiscalité, réglementations) ont encore renforcé l’image d’un marché difficileet fermé, isolant l’Algérie des nouvelles mutations mondiales. Le problèmeessentiel à résoudre est la mise en place de subventions ciblées budgétiséespar le parlement afin d’éviter des transferts artificiel des bénéfices par lesprix de cession visant l’optimisation fiscale vers les lieux fiables et peuimposés, la distorsion de la concurrence, le monopole, source de surcouts. Ils’agira d’améliorer le système d’information (limitation de l’accès aux donnéesnationales pour les sociétés étrangères), éviter la distorsion des systèmesfiscaux- la distorsion dans l’accès aux données technologiques.
7.- Le fait marquant en ce XXIème siècle, est l’internationalisation deséconomies qui rend obsolètes les systèmes autarciques: constat etrecommandations.
La politique des Etats est souvent un dosage voire une oscillation entrelibéralisme et interventionnisme excessifs. Dans la plupart des pays, l’Etat alargement réorienté son action. L’impulsion, la coordination dominent désormaisles politiques directives ou l’intervention directe dans le processus de production.De maître d’œuvre, l’Etat évolue vers un rôle d’organe de régulation par uncertain nombre de leviers dont il reste maître (taux du crédit, taux de change,déficit budgétaire, poids de l’impôt et des services publics…) et deréglementation (commerce, taxes, télécommunications, transports, droit dutravail…).
La globalisation économique a été impulsée par les multinationalespuis par les États ; désormais elle devient un phénomène politique etéconomique copié par les États eux-mêmes pour les grands secteurs stratégiques.Ce sont les Etats souverains qui signent les accords créant un cadre propiceaux échanges (CEE, ASEAN, MERCOSUR). Les organismes supranationaux assurantsouvent l’application des règles entre les partenaires. Ainsi, l’OMC, à laquelleveut adhérer l’Algérie est une institution chargée d’appliquer une législationet d’arbitrer les conflits entre les Etats membres par l’intermédiaire de l’ORG(organe de Règlement des Différents). Cela ne saurait signifier la fin du rôlede l’Etat mais un rôle stratégique dans la régulation. La problématique de lamondialisation implique une politique d’ouverture de l’Algérie qui doit aborderles questions sous un autre angle.
L’insertion dans l’organisationinternationale de l’industrie et des services, est une urgence pour l’Algériequi ne commence que progressivement (à partir des hydrocarbures) à s‘adapteravec les mesures d’appui nécessaires :-développement de la concurrence globale; développement de la concurrence sur les marchés intérieurs ; accès auxmarchés extérieurs -Importance accrue de la recherche-développement et de latechnologie dans les stratégies d’entreprise ; concurrence régionale àassurer, participation des systèmes d’approvisionnement internationaux(global sourcing) ; développement des PME/PMI à l’exportation ; -accroissement des investissements internationaux ; accords decoopération et exploitation de licences ; prise de conscience des notionsd’engagements de niveau de service, de qualité, du juste à temps et participation aux nouveaux réseaux mondiaux : logistique, Internet, financiers,distribution.
La CEE est le premier partenaire et surtout son principaldébouché à l’exportation tandis devant tenir compte que les USA (gaz/ pétrolede schiste) représentant environ 20% des recettes de Sonatrach seront de rudesconcurrents notamment sur le marché européen dès 2017. Pourtant, dans uncontexte de ralentissement économique, l’Algérie maintient toutefois sonprogramme de réformes structurelles tout en essayant d’atténuer leur coûtsocial. Dans le cadre de son adhésion à la CEE et éventuellement de sonadhésion à l’OMC, l’Algérie est tenu d’ouvrir son champ de coopérationmultilatérale ce qui devrait renforcer encore les échanges croisés notamment enprenant des engagements sur le démantèlement de ses protections douanières (reportés à horizon 2020 au lieu de 2017) et l’ouverture graduelle de son marchéavec notamment la réduction des quotas à l’importation pour les produitsagricoles ; la mise en place d’un taux douanier maximal pour les produitsindustriels ; un accord sur les technologies de l’information ;la libéralisation du commerce des services et de l’accès au marchédes services impliquera un champ large de partenariats multilatéraux tantrégionaux qu’européen ; le renforcement de ses réformes structurellesdont la privatisation et la démonopolisation, dépassant le cadre d’un secteurpublic hypertrophié par rapport au secteur privé, de revoir ses normes degestion.
C’est que l’Etat algérien dépense deux fois plus que lamoyenne des pays émergents pour avoir deux fois moins de résultats économiqueset sociaux et de lutter contre la sphère informelle représentant plus de50% de la superficie économique. Le système de droits douaniers conçus commefreins à l’importation avec des montants excessifs doivent être modernisés enfonction de l’adhésion à l’OMC.
Actuellement, ils favorisent la fraude etl’économie informelle. De façon analogue les charges fiscales sont proches desniveaux européens et sont à la fois trop importantes et associées à un systèmefiscal complexe et d’application aléatoire. La déficience des réseaux dedistribution des matières premières, matériaux et/ou pièces de rechange rendimpossible la réactivité et la logistique demandée par la sous-traitance internationale.
La faiblesse des infrastructures de services et la difficulté d’acquisition defoncier industriel posent le problème des facilités matérielles à créer denouvelles activités. Enfin il s’agira d’améliorer l’environnement:institutions, infrastructures y compris Restriction des échanges / actionsanti-dumping, revoir les subventions en fonction de l’intérêt local -moderniserles télécommunications, les compétences humaines, le système d’enseignement etconstituer une base de données précise sur les exportations -Financement-garanties de la prospection et des opérations.
8.- Les filières les plus dynamiques sont des dérivées des hydrocarburesmais fortement capitalistiques: constat et recommandations.
Les produits en progression mondiale sont ceux qui tirent la croissance despays convergents. Sur les dérivés du gaz, l’Algérie dispose d’un potentiel trèsfort attesté par des ACR exceptionnels : -Gaz naturel et certains dérivés de lapétrochimie (historiquement les engrais) ; -chimie de synthèse de base(notamment l’ammoniac et l’acide nitrique à partir du reforming du gaz). Lesautres produits en progression mondiale sur lesquels l’Algérie peut sepositionner sont l’agroalimentaire. Les activités les plus dynamiques sont à lafois capitalistiques et ne génèrent que peu d’emplois. Sur ce point, le secteurprivé semble à la fois le plus dynamique tout en générant de meilleuresperformances au niveau des ratios de base (CA et VA/ salarié). Les intentionsd’investissement sont par ailleurs cohérentes avec les rentabilitésenregistrées sur les différentes branches.
L’Algérie devra renforcer la sous-traitance ou associations avec les grandsgroupe, participer aux chaînes d’approvisionnement mis en place par lesmultinationales (concept de ‘’supply chain’’), améliorer la structurefinancière et humaine des petites entreprises, augmenter les parts de marchépar le renforcement des positions géographiques ciblées. A terme les avantagescomparatifs sont en Afrique en vue d’accroître le chiffre d’affaires et les parts de marché. L’Algérie doit d’améliorer l’efficacité desimportations et attirer les investissements à forte valeur ajoutée, mettre enplace une relation proportionnelle entre les investissements étrangers et lemarché intérieur.
Pour accroitre la compétitivité internationale, il s‘agirad’accroître les dépenses en recherche/développement, renforcer les entreprisespilotes, améliorer les capacités des PME, la gestion de bases, améliorer lesincitations en matière d’implantation, promouvoir des réseauxd’entreprises et améliorer les fonctions de l’entreprise, lesinfrastructures contribuant à la chaîne logistique.
L’objectif stratégique serade diminuer les systèmes bureaucratiques de contrôle au profit de suivis àposteriori et informatisés tendant vers la simplification des formulaires, deprévoir des modes de financement appropriés, comme les garanties de laprospection des opérations de petite taille et les opérations d’encouragementdes investissements internationaux dans l’industrie grâce à la promotion desréseaux, associations professionnelles, normes et qualifications demandantcompétences techniques et qualifications pointues. L’encouragement de touteforme d’investissement productif étranger passe par la mise en place desystèmes d’assurance-garantie contre le risque économique, un co-partenariatgagnant/gagnant nécessitant de l’amélioration de l’appui institutionnel(collaboration universités/ secteur public/ entreprises privées).
9. L’Algérie doit investir dans des segments au sein de filièresinternationalisées pour avoir des avantages comparatifs : constat etrecommandations.
Les choix de développement des filières doivent être cohérents avec lestendances lourdes internationales car les tendances incontournables àl’internationalisation des économies tendent à reléguer au second plan lespolitiques et contrôles nationaux au profit d’espaces économiques régionaux(CEE) ou mondiaux (OMC). La libre circulation des produits génère unehyper-compétitivité qui demande une réallocation rapide des ressources àl’échelle régionale (demain à l’échelle mondiale). Le maintien abusif defilières non compétitives équivaut à une subvention indirecte mais surtout, enempêchant une optimisation des capitaux investis, pénalise l’avenir desfilières les plus dynamiques.
Les analyses du commerce international, sur unepériode longue, montrent que les branches industrielles ont un cycle de vieanalogue aux produits industriels, cependant plus complexe. Les pays‘’convergents’’ (qui ont rattrapé le niveau de vie du groupe des anciens paysindustrialisés) sont ceux qui ont renforcé leurs avantages sur les produitsdynamiques. La productivité apparente du capital (valeur ajoutée par unité decapital installé) baisse dans tous les pays ce qui est cohérent avec le cycleéconomique actuel et les technologies qui ont généré de la surcapacité. Il fautdonc examiner d’autres paramètres qui expliquent la productivité globale desfacteurs de production (part de la croissance qui ne s’explique pas par laprogression du stock de capital et de travail mais par l’immatériel).
L’utilisation des statistiques du commerce international permet de révéler lescaractéristiques des tissus industriels, de dégager la structure despécialisation d’un pays, notamment sa capacité d’insertion internationale.Cette méthode des ‘’Avantages Comparatifs Révélés’’ (ACR) mesure lacompétitivité à moyen-long terme d’un secteur d’activité. Le taux de changeeffectif réel (TEER) mesure le rapport des prix des biens du pays étudiéconvertis en $, avec la moyenne des prix en $ de ces mêmes biens auprès desprincipaux partenaires commerciaux du pays considéré. C’est un indicateur decompétitivité.
Une augmentation de cet indice traduit une appréciation desprix, donc une perte de compétitivité. Les analyses montrent que lesentreprises privées sont un terrain de plus grand dynamisme économique que lesentreprises publiques car elles s’ajustent plus rapidement au marché et fontune meilleure allocation des ressources. Leur poids dans l’économie est un facteurindicatif d’adaptation important. Les choix de développement des filièresdoivent coller avec la structure socio-économique et culturelle du pays. Laforte démographie a généré un fort accroissement de la population algérienne,allant vers 50 millions d’habitants horizon 2030 (38 millions d’habitants au 01janvier 2013). Les emplois créés dans le secteur lourd à forte intensité decapital coûtent entre 4 et 10 fois plus que dans une PMI. Ceci résulte en uneindustrie peu créatrice d’emplois dans un pays à forte croissancedémographique. La dépendance technologique propre à l’outil industriel existantne peut plus s’accorder de l’absence d’ouverture du capital vers les groupesinternationaux et du contrôle rigide du commerce extérieur.
Pour les entreprisesprivées, les performances sont encore freinées par le savoir-faireentrepreneurial limité mais aussi par la difficulté d’accès aux technologiesmodernes et par des normes de qualité obsolètes. En plus de la mobilisation del’épargne domestique (faible bancarisation) où tout se traite en cash avecl’importance de la sphère informelle contrôlant 40/50% de la masse monétaire encirculation, l’on doit mettre en place des réseaux pour une meilleureattractivité du pays aux IDE ainsi qu’aux fonds de la communauté émigré.
Ceci devrait être géré par le système bancaire qui reste à moderniser caril ne dispose d’aucun des outils permettant de favoriser l’équipement, donc ledéveloppement de l’entreprise (par exemple : crédit-bail, escompte des traites,nantissement des marchés publics, etc. …. Le poids historique de la lourdeurbureaucratique caractérise l’ensemble des organismes qui interviennent dans lecycle de la vie de l’entreprise est une entrave constante au fonctionnementefficient de celle-ci. Leur disparition ne sera que progressive. Ceci estprobablement aggravé par un système judiciaire lent, peu transparent et nonadapté à une économie moderne. L’important est donc la spécialisation nonpas dans les branches (vision dépassée) mais dans la dynamique des produits. Laspécialisation d’un pays dans le commerce international révèle sa compétitivitéau moyen-long terme au niveau sectoriel.
En résumé, comme nous le notions avec insistance dans le rapport, je citela conclusion du rapport « face à cette situation que l’Algérie peutsurmonter disons la vérité, rien que la vérité et privilégions les intérêtssupérieurs du pays afin de ne pas renouveler le scénario des impacts de lacrise de 1986: crise financière avec la chute des cours d’hydrocarbures, criseéconomique, crise sociale et crise politique avec le drame que l’on connait. Ily va de la sécurité nationale ».