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"Leïlât el-kâdr" à la Grande mosquée de Tlemcen

21-06-2017 21:20  Amine Bouali
Tous les soirs, durant ce mois de Ramadhan, environ un millier de fidèles se sont regroupés sous les voûtes de la Grande mosquée de Tlemcen pour accomplir les prières d'el-Ïcha et des "târawih".

La noblesse mystérieuse de ce lieu de culte dont la construction remonte à l'an 1082, est à l'image de son fondateur, le grand Youcef Ibn Tachfine (cette mosquée fut agrandie et transformée ensuite par son fils et successeur).                                                      
La Grande mosquée de Tlemcen est belle, un petit bijou d'architecture, même aux yeux des personnes difficiles ou incrédules.

À toute heure de la journée, pendant le Ramadhan, au fond de leur cœur ou à voix haute, en groupe ou en solitaire, nombreux sont les Tlemceniens qui s'y réfugient pour psalmodier des versets du saint Coran.

Le passage du temps et le sens de la vie s'appréhendent ici sous un éclairage et avec une gravité introuvables ailleurs.                                

Après la prière du "dohr", certains fidèles gagnés par la fatigue, s'y laissent parfois aller à un petit somme vite repéré par l'imam.

La vaste salle de prière est d'une architecture sobre. Elle est structurée en une dizaine de nefs aux toits coniques que soutiennent des poutres en bois apparentes. Chaque nef est constituée d'une succession d'arcades identiques, au style dépouillé.

Une nef centrale légèrement plus large les domine et mène au mihrab dont la forme et les motifs de décoration s'inspirent, d'après un connaisseur de l'art musulman, de ceux de la Grande mosquée de Cordoue.            

Chaque soir, durant ce Ramadhan, un peu avant 22 heures, de nombreux fidèles, hommes et femmes, jeunes et vieux, accourent au centre-ville de Tlemcen pour se diriger vers la Grande mosquée ou la mosquée de Sidi Braham ou vers "Dar el-hadith", toutes trois situées dans un mouchoir de poche.

Les lieux de culte des quartiers excentrés comme Kiffane, Sidi Saïd, Birouana, affichent aussi complet. Par un lien mystérieux, beaucoup de fidèles sont attachés à une mosquée déterminée et à l'intérieur de celle-ci, à une place précise.

Certains viennent de loin pour y retrouver ce sentiment de plénitude que le Maitre des lieux leur a secrètement accordé un jour.                                               

A l'intérieur de la Grande mosquée de Tlemcen, aussitôt après la prière d'el-Ïcha, les croyants entament les prières des "târawih".

Celles-ci, effectuées en groupe, durent à peu près une heure et se composent de dix "rokâa" durant lesquelles l'imam récite à voix haute, deux "hizb" et demi du Coran, tous les soirs.

La cérémonie religieuse se clôture chaque fois par un chant religieux ancien ("rabbâna lak el hamd". "Seigneur à Toi la louange!") œuvre d'un poète  tlemcenien inconnu. Les prières des "târawih" remontent à une tradition du prophète Mohammed (QSSL) et la récitation du Livre saint à cette occasion "illumine les nuits du Ramadhan".                            
Au cours de cette soirée du mercredi 21 juin 2017, à la Grande mosquée de Tlemcen et dans la plupart des lieux de culte de notre pays, seront clôturées les prières des "târawih" de ce Ramadhan 1438 du calendrier hégirien.

Cet événement coïncidera avec la "Nuit du destin" ("Leïlât el-kâdr), durant laquelle les croyants scruteront le ciel infini, quêtant un signe, un appel, une lumière à l'horizon. 


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