L'économie algérienne a consolidé en 2011 sa position financière externe, soutenue par une forte accumulation de ses réserves de changes et une réduction de sa dette extérieure, selon des chiffres rendus publics jeudi à Alger par le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci.
Présentant le rapport semestriel sur les tendances monétaires et financières de l'Algérie, M. Laksaci a affirmé que l'accumulation importante des réserves de changes de l'Algérie estimées à 182,22 milliards (mds) de dollars et la baisse de sa dette extérieure à 4,40 mds de dollars consolident la position financière externe de l'Algérie. "La position financière externe est donc robuste et constitue l'ancrage à la stabilité financière externe de l'Algérie", a-t- il dit, soulignant que cette stabilité "émerge après le choc externe de l'année 2009" qu'a subi l'Algérie avec la crise financière internationale.
M. Laksaci a relevé à ce propos qu'à l'instar des pays pétroliers, l'Algérie disposait d'"une marge de manœuvre appréciable" grâce à son importante épargne budgétaire et à l'accroissement substantiel de ses réserves de changes, grâce au niveau élevé des prix de pétrole. Avec un prix moyen annuel de 112,8 dollars/baril du Sahara Blend en 2011, l'Algérie a pu éviter les importants déficits budgétaires et comptes courants enregistrés notamment dans plusieurs pays du Moyen Orient et d'Afrique non exportateurs de pétrole.
A ce titre M. Laksaci a souligné l'impact positif des prix du brut sur la balance des payements du pays, dont le solde global s'est chiffré à 19,91 mds de dollars, dont 10,93 mds de dollars enregistrés au second trimestre 2011. Même en baisse de volume (-4,89%), les exportations d'hydrocarbures ont généré en 2011 des recettes de 71,44 mds de dollars, en progression de 27,30% par rapport à 2010 où elles avaient atteint 56,12 mds de dollars.
Le gouverneur a qualifié ce niveau de chiffres d'affaires à l'exportation "d'appréciable". L'évolution favorable des prix de pétrole s'est aussi traduite par des recettes de la fiscalité, atteignant plus de 3.070 mds de dinars. En parallèle, les exportations hors hydrocarbures restent faibles avec 1,22 md de dollars en 2011, alors que les importations de biens ont fortement augmenté durant l'année écoulée à 44,19 mds de dollars (+13,6%).
En 2011, l'excèdent de la balance courante extérieure est restée appréciable à 21,09 mds de dollars contre un surplus de seulement 12,15 mds de dollars en 2010. Selon M. Laksaci, "l'important" excèdent du compte courant extérieur s'est conjugué avec une quasi stabilisation du compte capital et des opérations financières qui se sont chiffrées à un (1) milliard de dollars.