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Le traducteur des amendements de la Constitution est passé à côté !

12-01-2016 09:29  Contribution

La Constitution en vigueur n’est déjà pas indemne de très nombreuses faiblesses de rédaction de ses stipulations dans les deux langues et voilà que l’insertion des modifications et enrichissements apportés par son nouveau dispositif viennent ajouter à ses versions arabe et française un surcroît d’imperfections et de maladresses qui doivent être impérieusement corrigées.

Les juristes et les érudits dans les deux langues de rédaction du projet de modification de la Constitution s’accordent à dire que ses deux versions n’ont pas été suffisamment épurées des vices de formulation qu’elles recèlent. La version en langue arabe est plus défectueuse que celle en langue française.

En effet, cette version n’est pas châtiée autant qu’on devrait le souhaiter. Résultant  d’une traduction faite à la hâte par un traducteur improvisé et manquant manifestement de compétence, cette dernière nous a été présentée infestée de distorsions graves de concordance entre l’énoncé dans la langue source et son correspondant dans la langue d’arrivée. Autrement dit, il s’y trouve beaucoup d’inadéquation de la traduction au vouloir dire de l’énoncé d’origine.

La persistance de ces tares inacceptables dans le texte définitif de la Constitution sera immanquablement nuisible à sa rigoureuse compréhension, ce qui aura inévitablement de fâcheuses conséquences lors de la mise en œuvre des dispositions incorrectement formulées.

Avant qu’il ne soit trop tard, les deux versions du projet de Constitution devront être expurgées de toutes les mauvaises constructions de phrases, des entorses aux normes grammaticales et des formulations inacceptables dans un texte constitutionnel censé être irréprochable en la forme ou incompatibles avec le génie de la langue arabe.

Je prie le Président de la République de ne pas priver le texte définitif de notre future Constitution de la chance d’être convenablement mis au point en la forme par des gens de l’art. Les concepteurs qui ont dû fournir beaucoup d’efforts et d’ingéniosités pour construire l’architecture du texte en le fond n’ont pas forcément disposé des qualifications requises pour le réussir en la forme.

Il est à souhaiter que le ou les traducteurs de la Constitution en tamazight seront mieux inspirés que celui qui a commis son imparfaite version en arabe…

Hamimi Merzoug

Université de Constantine

*Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et n’engagent pas le journal.



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