Le ministre israélien du Logement, Yoav Galant, a appelé au meurtre du président syrien Bachar al-Assad affirmant qu'il "n'a pas sa place dans ce monde", au lendemain des allégations américaines selon lesquelles le gouvernement syrien a procédé à des exécutions de masse et a brûlé les corps des victimes dans un crématoire géant.
«A mon avis, nous sommes en train de franchir une ligne rouge. Et pour moi, le temps est venu d'assassiner Assad. C'est aussi simple que cela», a déclaré ce mardi 16 mai Yoav Galant, ministre du Logement du gouvernement de Benjamin Netanyahou.
«La réalité de la situation en Syrie est qu'ils sont en train d'exécuter des gens, en menant des attaques chimiques contre eux, et maintenant, ils brûlent leurs cadavres, quelque chose que nous n'avons pas vu en 70 ans», a souligné le ministre en référence à l'Holocauste.
Et de poursuivre «Quiconque assassine un peuple et brûle les corps des victimes n’a pas sa place dans ce monde», avant d'accuser finalement le président Assad de perpétrer un «génocide» contre les Syriens.
Ces accusations font suite aux allégations américaines concernant l'existence présumée de fours crématoires visant à faire disparaître les corps d'individus exécutés arbitrairement par les forces loyalistes syriennes. Ces accusations ont cependant été rejetées en bloc par le gouvernement syrien.
Pour rappel, l'ex ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius avait lui aussi appelé au meurtre du président syrien.
"Des allégations totalement infondées"
Le gouvernement syrien, accusé par les Etats-Unis d'avoir brûlé des prisonniers dans un «crématorium», a qualifié ces allégations de «totalement infondées» et de «scénario hollywoodien», selon le ministère des Affaires étrangères syrien.
Dans un communiqué, le ministère de Affaires étrangères syrien rejette fermement les accusations de l'administration Trump sur un «crématorium» qui lui aurait permis de masquer ses «crimes de masse».
«Ces allégations sont totalement infondées, elles ne sont que le produit de l'imagination de cette administration et de ses agents», précise ce communiqué repris par l'agence de presse officielle Sana. «Les administrations américaines successives n'ont cessé de tisser des mensonges et des allégations pour justifier leur politique d'agression et interventionniste dans d'autres pays souverains», a rappelé le ministère.
«Hier, l'administration américaine nous a sorti un nouveau scénario hollywoodien déconnecté de la réalité accusant le gouvernement syrien [...] d'avoir construit un crématorium au sein de la prison de Saydnaya», a-t-il encore souligné.
Washington a accusé le 15 mai la Syrie d'avoir brûlé dans un «crématorium» une partie des milliers de prisonniers assassinés ces dernières années dans le complexe pénitentiaire de Saydnaya, au nord de Damas.
Les Etats-Unis ont dévoilé des photos satellites «déclassifiées» de ce qu'ils affirment être la prison de sinistre réputation. Sur ces clichés datés d'avril 2017, d'avril 2016, de janvier 2015 et d'août 2013, on voit des bâtiments, dont l'un est légendé «prison principale» et l'autre «probable crématorium» sans la moindre preuve que celles de photos de l'extérieur des bâtiments.
En février, Amnesty International avait publié un rapport sur de soi-disant exactions commises à Saydnaya. L'organisation des droits de l'homme avait accusé sans la moindre preuve le gouvernement syrien d'avoir pendu... 13 000 personnes entre 2011 et 2015 dans ce pénitencier. Elle avait dénoncé une «politique d'extermination» constituant des «crimes de guerre et crimes contre l'humanité» sans fournir le moindre cliché ou un semblant de preuve.
Amnesty n'avait cependant pas évoqué de «crématorium» et Damas avait contesté à juste titre un rapport «totalement faux».