Info Algérie1 : Le général Mohamed Médiène, dit Toufik, en poste depuis 25 ans, "n'était plus en odeur de sainteté au niveau de la présidence depuis trois ans. Il n'était plus consulté pour donner son avis sur des choix politiques ou des choix de personnes. Sa mise à l'écart était le prélude à son éviction programmée du DRS", selon de bonnes sources.
Le président avait "décidé de se séparer du chef des renseignements en le poussant tout doucement vers la sortie de la même façon qu'il l'avait fait avec le général de corps d'armée, chef d'état-major Mohamed Lamari et le général Larbi Belkheir. Sauf que le général Toufik ne l'entendait pas de cette oreille. Il fit celui qui ne voit pas et qui n'entend pas précisent" nos sources.
En effet, le premier reproche qu'il lui a été fait c'est d'avoir "donné feu vert, depuis la moitié du troisième mandat, au colonel Fawzi, responsable du centre de documentation, donc chargé du suivi des médias, de manipuler et distiller des informations tendancieuses sur le président et son entourage affirment les mêmes sources."
"Une cinquième colonne"
Il est reproché également au général Toufik "d'entraver la politique du président en prenant appui sur les hommes qu'il a placés à tous les échelons, ministres, walis, PDG, magistrats, responsables au niveau des institutions financières, économiques, des médias, et même à la présidence de la république, etc... et cette "armée" qui lui obéissait au doigt et à l'oeil devenait une sorte de cinquième colonne chargée de parasiter l'action du président" soulignent nos sources.
"Le maintien coûte que coûte de Amar Ghoul, alors que ce dernier traine des casseroles (affaire de l'autoroute), celui de Abdelhamid Melzi, "empereur" de la résidence de Club des pins et multi PDG de plusieurs entreprises, la longue vie politique de Ouyahia devenu une icône inamovible avec ses incessants allers et retour en raison du soutien entier du général Toufik, et bien d'autres encore qui ont tous un point commun, avoir passé plus de 20 ans à leurs postes respectifs, à l'instar de Aboubakr Benbouzid et Chérif Rahmani... Ces maintiens d'hommes devenus indéboulonnables ont généré une situation qualifiée de malsaine" soulignent les mêmes sources.
"Son conflit avec le général de corps d'armée, Ahmed Gaid Salah, quoi qu'en dise Ahmed Ouyahia, a perturbé grandement la lutte anti-terroriste alors que le président voulait en finir avec les résidus criminels encore en activité" précisent nos sources.
"La manipulation des dissidents et de Belkhadem en vue de torpiller les réunions du Comité central et du Congrès du parti FLN ont fait désordre" ajoutent-ils.
"La main mise des services sur les politiques d'importation, le droit de regard sur les banques, les scandales au niveau des ports et des ports secs, la mise en valeur des terres agricoles dans le sud du pays qui a été une politique initiée par le président de la république et qui a été détournée de ses objectifs ont fâché le président" ajoutent les sources.
"Les passeports retirés à des citoyens d'une manière extra judiciaire, les interdictions de sortie du territoire national établis pour un oui ou un non, les atteintes aux libertés individuelles...ont fait l'objet de nombreuses réclamations adressées au président de la république" ajoute t-on.
Un autre reproche concernait "les enquêtes-arrestations qui ont touché des centaines de cadres du pays et des hommes d'affaires, maintenus au secret pendant des jours avant d'être jetés en prison, souvent pour une longue période, et qui ont abouti pour la plupart à des non-lieux prononcés par la justice. Cet état de fait a irrité au plus haut point le président" confient nos sources.
"Tous ces reproches et bien d'autres encore à l'instar de l'affaire du général Hassan et de l'incident de la résidence présidentielle à Zeralda, ont poussé le président à prendre des mesures contre les services responsables de ces dépassements, avant d'en finir avec le général Toufik" concluent nos sources.