Le Makhzen s’est un peu précipité à applaudir la nomination du nouveau Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, le portugais Antonio Guterres. C’est du moins ce que suggère la teneur de son tout premier rapport devant être examiné et adopté à la fin de ce mois au Conseil de sécurité.
Certes, il n’appelle pas à la mise en place d’un mécanisme de surveillance du respect des droits de l’Homme dans les territoires occupés, mais c’est tout comme. En effet, M.Guterres, qui y évoque une «nouvelle dynamique» pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable au conflit opposant le Front Polisario et le Maroc, insiste sur la nécessité pour le Maroc et le Polisario de «respecter et de promouvoir les droits de l’Homme.»
Le rapport du SG de l’ONU exhorte ainsi : «les parties en conflit à respecter et à promouvoir les droits de l'Homme, en comblant notamment les lacunes constatées et en renforçant leur coopération avec le Haut Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, y compris en facilitant davantage les visites de suivi.»
Antonio Guterres est encore plus clair quand il estime «nécessaire aussi un suivi indépendant, impartial, exhaustif et soutenu de la situation des droits de l'Homme au Sahara Occidental occupé et dans les camps de réfugiés.»
Nouvelle dynamique
«La nouvelle dynamique» qu’il veut impulser au règlement du conflit repose, a-t-il signalé sur l’objectif «de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable». Autrement dit, il n’est pas question d’examiner uniquement le plan d’autonomie que propose le roi, mais aussi l’option de l’indépendance via un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui comme le réclame le front Polisario.
«Je prévois de proposer que le processus de négociation soit relancé avec une nouvelle dynamique et un nouvel esprit qui reflète l’orientation du Conseil de sécurité avec l’objectif de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable», lit-on en effet dans ce rapport du S.G de l’ONU.
Aussi, Antonio Guterres, note expressément que pour qu’il y ait des progrès dans le règlement du conflit, les négociations doivent être «ouvertes aux propositions et idées des deux parties (RASD et Maroc)».
De la même manière, il pense que l’Algérie et la Mauritanie, en tant que pays voisins, «peuvent et devraient effectuer des contributions importantes à ce processus.»
Des principes qui peuvent heurter les positions fermes du Maroc qui a même renvoyé le personnel civil de la Minurso depuis le mois d’août dernier.
Pour rappel, le Conseil de sécurité va procéder le 27 de ce mois à la prorogation du mandat de la Minurso et prévoit deux autres réunions de consultation sur la Mission de l'ONU pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso).