En ces jours déterminants pour l’avenir de l’Algérie et d’un point de vue strictement psychologique (à moins que ce soit de la psychologie de pacotille!) le pouvoir algérien- pris en tant que figure symbolique- a une occasion unique de faire œuvre, en quelque sorte de thérapeute, de sage père de famille, de grand frère bienveillant.
Depuis 1962 et l’Indépendance acquise, et à l’exception de quelques rares périodes historiques où il vibrait en communion avec ses gouvernants, le peuple algérien s’est toujours senti bridé, ligoté, incompris dans sa propre patrie. Une sorte de fossé mental, fait de méfiance et de crainte, le séparait de ceux qui avaient, en principe, la responsabilité de veiller sur lui, de l’aimer, de le protéger, de lui assurer les meilleures conditions de son développement. Comme aurait agit simplement un bon père de famille. Malheureusement, c’est le contraire qui s’est passé!
Au cours de ces presque 60 dernières années, les Algériens se sont sentis rarement estimés, respectés, écoutés par leurs dirigeants, quel que soit l'échelon de ces derniers. Et ce sont ces sentiments auto-destructeurs qui ont perverti leur état d’esprit, forgé leur inconscient collectif, brisé leurs meilleures volontés, engendré leur attitude démissionnaire de citoyens. Pour ceux qui ont daigné l’écouter, le discours de la rue, du stade, des terrasses de cafés, était pourtant éloquent et n’a jamais cessé de dresser une sorte de diagnostic de la lassitude et du mécontentement algériens.
En ces heures décisives pour notre pays, le service le plus utile que pourrait rendre le pouvoir (en tant que personnage symbolique) au peuple algérien serait de se comporter avec lui comme un sage père de famille, d’être à son écoute, de ne pas l’humilier, de booster sa capacité de résilience, de ne pas nier son désir de changement, pour qu’il renoue avec l’estime de lui-même et qu’il y puise la force de déplacer des montagnes, la passion et l’énergie de bâtir son Algérie de demain.