Le président Bouteflika est rentré aujourd’hui à Alger, après avoir subi « un contrôle de routine » à l’hôpital français du Val-De-Grâce où il s’est rendu lundi. Ce retour, plutôt que prévu (vendredi selon le communiqué de la présidence) coupe court ainsi à toutes les spéculations qui ont surgi, après l’annonce surprise de la ré hospitalisation, dont celle de la convocation du corps électoral.
Le président Bouteflika aura ainsi toute la latitude de procéder à cette démarche fixé par le code électoral. Très probablement vendredi, mais le président a le temps jusqu’à samedi, comme l’avaient justement rappelé hier les avocats Mokrane Ait Larbi et Farouk Ksentini.
Avec la convocation du corps électoral, c’est une grande inconnue qui sera levée par rapport à cette élection présidentielle qui continue d’être marquée par un grand suspense, s’agissant des vrais candidats qui seront sur les starting-blocks le 17 avril. Le président Bouteflika qui est en grande partie responsable de ce suspense Hitchcockien, en entretenant le grand mystère sur ses intentions va-t-il enfin se déclarer.
Certains observateurs ont cru comprendre que son dernier déplacement au Val-De Grâce était destiné à obtenir le quitus de la part de ses médecins pour entrer dans la compétition électorale. Toujours est-il que le président Bouteflika, qui a surement tranché « en son âme et conscience » a néanmoins devant lui encore 45 jours pour dire s’il est partant ou non.
Dans son entourage pas de place au doute. Pour Amar Saâdani, Bouteflika sollicitera bien un quatrième mandat. Amara Benyounés et Amar Ghoul, plus circonspects, n’ont de cesse de marteler que Bouteflika serait leur candidat dans le cas où il solliciterait un quatrième mandat. Le RND qui est encore dans l’expectative, attend de voir plus clair pour réunir son Conseil national issu du dernier congrès.
Autant dans l’entourage du président Bouteflika on est sûr, on le sera certainement d’avantage, après son retour aujourd’hui de Paris. Autant dans l’opposition on n’est pas moins sûr que Bouteflika ne sollicitera pas un quatrième mandat, eu égard à son état de santé.
Benflis annoncera sa candidature le 19 janvier
En attendant de voir plus clair du côté du pouvoir, chez Ali Benflis c’est les ultimes préparatifs, les ultimes retouches avant l’annonce de sa candidature prévue pour dimanche prochain à l’hôtel Hilton d’Alger, où des personnalités politiques, des directeurs de journaux, la presse nationale et internationale sont conviés à la cérémonie.
L’enfant de Batna a déjà mis en place son état-major de campagne pendant que des comités de soutien n’ont eu de cesse de se créer dans plusieurs wilayas. En tous cas l’annonce de la candidature de Benflis va marquer un tournat décisif dans le processus électoral.
Au RCD, c’est la discrétion totale pour le moment. Mais des sources proches de ce parti sont « presque certaines » que Said Saâdi sera candidat « par nécessité ». Son Conseil national qui va se réunir cette semaine va trancher. Les choses sont donc appelées à s’accélérer cette semaine avec l’entrée en scène des poids lourds. Quant aux autres candidats, qualifiés de « lièvres », ils ont eu le mérite d’avoir donné un peu de substance à cette période préélectorale.