Cela fait exactement 45 jours que le président Bouteflika a quitté l’Algérie pour des soins, puis une convalescence en France. Même si la Constitution reste muette sur la durée de cette absence, le 45ème jour reste un seuil psychologique qui nécessitait un recadrage en termes de communication sur la santé du président de la République. Un recadrage d’autant plus impérieux que les responsables officiels qui se sont relayés pour rassurer les citoyens sur la santé du chef de l’Etat n’ont pas été convaincants.
En effet, ni les agacements redondants de Sellal à Batna puis à Alger, ni les assurances en chaine de Bensalah et Ould Khélifa, ni encore les affirmations péremptoires de Medelci n’ont réussi à convaincre les algériens, plus que jamais méfiants à l’égard de la communication officielle sur la santé du président. Une méfiance largement justifiée à la lecture du communiqué de la présidence qui rétablit enfin la vérité (croyons-nous du moins) sur l’état de santé de Abdelaziz Bouteflika.
Ce communiqué portant la signature des médecins accompagnateurs, les professeurs Sahraoui Mohcène et Metref Merzak indique que « Le président de la République observe, en France, une période de soins et de réadaptation fonctionnelle pour +consolider l'évolution favorable+ de son état de santé ». Selon un cardiologue interrogé par Algérie1 « une rééducation ou réadaptation fonctionnelle est la conséquence d’un accident vasculaire cardiaque ». Et ajoute encore ce professeur de cardiologie « s’il y a rééducation cela veut dire que des fonctions motrices (mains, jambes, visage) où neurologiques (mémoire, usage de la parole, conscience) sont affectées ».
Mais « la rééducation à pour but justement de rétablir ses fonctions », rassure encore ce cardiologue qui précise néanmoins « que la période de réadaptation risque d’être assez longue surtout chez les patients âgés », comme c’est le cas du président Bouteflika. Au détour du communiqué de la présidence, on apprend aussi que le président « a présenté un AVC (accident vasculaire cérébral) ». Un diagnostic que tous les spécialistes, en se fondant sur un certains nombre de signes clinques ont posé, alors que officiellement on continuait à s’en tenir aux termes d’un premier communiqué qui annonçait l’hospitalisation pour un accident ischémique transitoire léger « sans retentissement sur les fonctions vitales », comme le souligne encore le communiqué de la présidence.
Ce communiqué dont les termes sont pesés au trébuchet donne enfin la bonne information sur l’état de santé du président à qui d’ailleurs une délégation comprenant la premier ministre et le chef d’état major ont rendu visite aujourd’hui à Paris. Indiscutablement, le communiqué de la présidence, qui se réapproprie la communication sur la santé du chef de l’Etat est de nature à mettre un terme aux supputations à la fois dramatisantes et fantaisistes qui ont fait florès dans la presse algérienne et étrangère tout au long de la semaine.
Si la choix de la transparence a été fait dés le départ, ce climat de tension, de suspicion, d’interrogation aurait été épargné pour les algériens qui ne demandaient qu’à être informés à la source sur la santé de leur président. C’est désormais chose faite et vaut mieux tard que jamais. Quant aux perspectives politiques...