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Le pouvoir droit dans ses bottes

20-06-2014 14:07  Rafik Benasseur

La conférence de presse du ministre d’Etat, Directeur de cabinet de la Présidence de la République, Ahmed Ouyahia aujourd’hui a au moins ce mérite d’avoir donné plus de visibilité à l’attitude du pouvoir.

On sait désormais que l’idée d’une transition démocratique défendue par les partis d’opposition, est une ligne rouge que le pouvoir n’entend point franchir.

«La période de transition brandie par ceux ayant préféré boycotter les consultations sur la révision de la Constitution est l’une des plus dangereuses formes d’opposition».

Par cette formule sèche, Ouyahia a définitivement fermé la porte devant l’opposition et par là même mis la «Constitution consensuelle» entre guillemets.

Ahmed Ouyahia qui s’est fait à l’occasion le porte-voix du pouvoir a ainsi signifié aux animateurs de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique que leur initiative est rejetée globalement et dans le détail comme l’a été le contrat de San Egidio en 1995.

Son argument ? «L’Algérie d’aujourd’hui est un Etat aux Institutions démocratiques et n’a nullement besoin de période de transition».

Comprendre qu’aux yeux du régime, le parlement pourtant fortement décrié y compris par les partis de sa périphérie est suffisamment crédible pour être brandi comme une institution légitime.

La Coordination de l’opposition qui devrait mettre au propre un texte consensuel qu’elle va soumettre aux autorités, s’en trouve ainsi face à un mur infranchissable.

Transition ? C’est quoi çà ?

Le pouvoir joue en effet plus que jamais en bloc contrairement à ce que ces partis et ces personnalités pensaient durant leur conférence nationale.

C’est en tout cas la tonalité générale qui se dégage du discours d’Ahmed Ouyahia pour qui n’a pas manqué de brandir comme un trophée de guerre la participation du «doyen des partis d’opposition» à ses consultations. A son corps défendant, le FFS a donc servi d’alibi à une démarche politique qui se voulait consensuelle mais qui a été «calée» avec des partis «maison».

De fait, la prise de parole de Ouyahia à mi chemin de la fin des consultations qui vont finalement s’étirer jusqu’à début juillet, se veut être une mise au point. Elle est destinée à fixer les règles du jeu à l’opposition à savoir que c’est à elle de rejoindre l’agenda du pouvoir et non pas le contraire.

La CNLTD sait désormais avec clarté à quoi s’en tenir et devra tirer les conséquences qui s’imposent.



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