Les nouvelles recommandations américaines concernant le traitement de l'hypertension artérielle excluraient près de six millions d'adultes, qui selon ces directives n'ont pas besoin de médicaments, révèle une étude.
Les Américains plus âgés sont surtout concernés par ce nouveau guide élaboré par l'American College of Cardiology, dont la conférence annuelle avait lieu à Washington samedi et dimanche. L'étude est également publiée en ligne dans le Journal of the American Medical Association (JAMA). Ces chercheurs conduits par le Dr Ann Marie Navar-Boggan, du centre médical de l'Université Duke en Caroline du Nord, ont estimé la proportion d'adultes potentiellement concernés par cette mise à jour des recommandations, la première depuis près de 10 ans.
Ils se sont appuyés sur des données provenant d'une enquête nationale sur la santé et la nutrition entre 2005 et 2010 et qui porte sur plus de 16.000 personnes.
Le nouveau guide clinique de traitement de l'hypertension est moins strict quant à la tension artérielle souhaitable pour les personnes âgées de 60 ans et plus et pour celles souffrant de diabète et de maladies rénales chroniques.
Les auteurs ont estimé que la proportion d'Américains de 18 à 59 ans considérés comme éligibles pour un traitement va passer de 20,3% sous l'ancien guide à 19,2% avec le nouveau. Pour les plus de 60 ans, la proportion descend de 68,9% à 61,2%.
Une extrapolation de ces chiffres revient à une réduction de 5,8 millions d'adultes qui selon ces directives n'ont pas besoin de traitement contre l'hypertension.
Au total 1,6% des adultes américains âgés de 18 à 59 ans et 27,6% de ceux de 60 ans et plus étaient traités pour l'hypertension selon les anciennes recommandations. Ces patients pourraient être éligibles pour des traitements moins agressifs ou pas de traitement du tout, selon le nouveau guide de 2014, selon les auteurs de l'étude.
Ces derniers jugent que "plus recherches sont nécessaires pour déterminer comment ces nouvelles recommandations affectent les niveaux de tension artérielle dans la population pour évaluer les effets sur les maladies cardiovasculaires". (Agences)