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Le MSP porte à la tête du parti un partisan de l’opposition radicale au pouvoir

05-05-2013 14:53  Abbès Zineb

Le cinquième congrès du MSP s’est achevé dimanche au petit matin après trois jours de travaux dont le dernier acte est l’élection du nouveau président pour un mandat de cinq ans. Et, comme l’ont prévu les observateurs politiques, c’est le remuant Abderazak Mokri qui est élu avec 177 voix contre 65 pour son malheureux rival, Abderrahmane Saidi, président du Madjliss Echoura sortant, alors que deux bulletins sont annulés au terme de l’opération de dépouillement qui s’est poursuivie toute la nuit de samedi.

Il s’agit d’un véritable plébiscite en faveur de cet ex député qui a toujours incarné au sein du parti la tendance du parti farouchement hostile au maintien du MSP au sein de la coalition présidentielle, qui comptait également le FLN et le RND.

Aujourd’hui, il cueille les dividendes d’une démarche constante d’opposant qui a réussi à séduire la base du parti. Avec l’élection d’Abderazak Mokri, 46 ans, le MSP entend ainsi prendre une cure d’opposition en cherchant à être à la fois le fédérateur et le leader des partis islamistes légaux algériens, qui ont échoué en mai 2012 à obtenir la majorité au parlement, alors qu’ils rêvaient , à travers ces élections législatives de reproduire en Algérie un « printemps arabe » version algérienne.

Abderazak Mokri, titulaire d‘un diplôme de physique obtenu dans une université américaine est un parfait trilingue maîtrisant l’arabe, l’anglais et le français et il a promis dans une première déclaration juste après son élection que l’un de ses premiers objectifs est d’ « œuvrer pour unifier les rangs du MSP et du mouvement islamiste dans le pays ».

Le successeur de Bouguerra Soltani, a promis aussi de rompre avec la politique « participationniste » tout en expliquant que le parti, « dans la concertation permanente », pratiquera « une opposition positive », plaçant toujours « les intérêts supérieurs de l’Algérie au dessus de toutes autres considérations partisanes ».

Contre un nouveau mandat pour Bouteflika

Poursuivant son discours, le nouveau patron du MSP a expliqué que « le MSP réintégrera le gouvernement « quand le peuple lui accordera sa confiance lors des prochains rendez-vous électoraux ». Entendre la majorité parlementaire pour laquelle il va travailler pendant ces cinq prochaines années pour reconquérir une base qui s’est rétrécie comme peau de chagrin pendant toutes ces années où le parti, "reniant ses fondamentaux idéologiques", avait participé au Gouvernement dans le cadre de la coalition présidentielle qu’il n’avait quitté que début janvier 2012, au terme d’une réunion houleuse de son Madjilis Echoura.

Le tout nouveau patron du MSP, tout en affichant la couleur de ce que sera la nouvelle ligne politique, n’a pas fait table rase du passé, rappelant que son parti "avait contribué, dans les circonstances qu'aura connues l'Algérie durant les années 1990, à la stabilité de l'Etat et la préservation des constantes nationales".

Au sujet d’un éventuel quatrième mandat pour le président Bouteflika, il s’est dit franchement opposé , « car notre parti milite pour la limitation des mandats présidentiels à deux seulement, dans le cadre de l’alternance démocratique ». Il admet néanmoins qu’ « il serait difficile de s’opposer au président Bouteflika, car la Constitution actuelle le lui permet. Abderazak Mokri sera assisté par deux vice-présidents , l’ancien ministre du commerce Hachemi Djaâboub et Naâmane Laâouar, un ancien membre du Majlis Echoura, qui comptera désormais 249 membres à leur tête Aboubakr Gadouda, comme président.



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