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Le mouvement islamique Ennahdha envisage de confier la formation d'un gouvernement de coalition à une autre personnalité

18-02-2013 20:52  Abbès Zineb

Le mouvement Ennahdha a annoncé lundi son "intention" de confier la formation d'un nouveau gouvernement politique de coalition à une autre personnalité si Hamadi Jebali, qui a menacé de démissionner en cas de rejet de son idée, venait à camper sur sa proposition d'un gouvernement de technocrates. Et la crise politique que connaît la Tunisie ira crescendo.

La Tunisie est arrivée à une véritable impasse politique née de divergences de vue autour de la proposition du chef du gouvernement relative à la formation d'un gouvernement de technocrates jugée comme le "meilleur moyen" de faire sortir le pays de sa crise multidimensionnelle.

Le Conseil consultatif, la plus haute instance, du mouvement islamique Ennahdha a annoncé que le chef du gouvernement provisoire, M. Hamadi Jebali, sera prochainement chargé de former un gouvernement politique de coalition, précisant que "la mission sera confiée à une autre personnalité si ce dernier restait attaché à sa proposition d'un gouvernement technocrate". Le chef du gouvernement provisoire qui entreprend une série de consultations avec les différentes parties politiques et syndicales, a menacé quant à lui, de démissionner si sa proposition venait à être rejetée.

Le conseil consultatif a réitéré son "attachement" à la formation d'un gouvernement politique de coalition qui tire sa légitimité des élections du 23 octobre 2011, soulignant la "nécessité" de parachever la période de transition démocratique à travers "l'accélération de l'élaboration de la constitution et l'organisation d'élections démocratiques". Le Conseil estime que l'initiative d'un gouvernement de technocrates "ne répond pas aux besoins de la période actuelle", appelant les partenaires politiques à participer à la formation d'un gouvernement politique de coalition afin de lui permettre de mener à bien son action.

Scission au sien de la coalition tripartite au pouvoir

Le parti du Congrès pour la République (CPR), partenaire de la coalition au pouvoir, avait affiché son soutien au mouvement Ennahdha qui rejette l'idée d'un gouvernement de technocrates, affirmant l'importance de poursuivre les consultations pour consolider les efforts importants visant à élargir la coalition tripartite à d'autres formations politiques.

Le parti Ettakatol, troisième membre de la coalition a soutenu, lui, l'idée de la formation d'un gouvernement ouvert à des compétences nationales et à certains symboles politiques pour en faire un "trait d'union" entre le gouvernement et les forces politiques ce qui dénote d'une division manifeste au sein de la coalition tripartite au pouvoir.

D'autre part, le leader du mouvement Ennahdha, Cheikh Rached al Ghannouchi a mis en garde samedi, devant des milliers de partisans, contre les "tentatives d'exclusion" de son parti, qualifiant cela de "danger pour la sécurité du pays et dépassement de la légitimité". Il a indiqué en outre, que son mouvement était "le pilier de la Tunisie" et que toute tentative de "division mettrait l'unité du pays en péril au regard de son ancrage social et politique".

Le mouvement Ennahda, a-t-il dit, fait face depuis son accession au pouvoir en octobre 2011, à une série de "complots" dont la proposition d'un gouvernement de technocrates ce qui constitue, selon lui, "un renversement de la légitimité et du gouvernement élu". Créé dans la clandestinité en juin 1981 sous la direction de Cheikh Rached al Ghannouchi, le mouvement Ennahdha a obtient son agrément officiel après la "Révolution du jasmin" qui a donné lieu à la chute du régime du président Zine Al Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011.

Le 23 octobre 2011, le parti islamique remporte les élections de l'Assemblée nationale constituante avec près de 42% des 217 des sièges de celle-ci. Ennahdha est alors à la tête de la coalition au pouvoir composée du parti du Congrès pour la République du président Moncef Marzouki et du parti Ettakatol auquel appartient le président de l'Assemblée, M. Mostefa Bendjaafar. (Agences)



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