Le ministre de l’éducation Baba Ahmed continue de marquer sa différence par rapport à son prédécesseur, Aboubakr Benbouzid, dont la gestion populiste du secteur est en grande partie responsable de sa faillite avérée.

Baba Ahmed s’est bien gardé d’annoncer à l’avance les résultats du baccalauréat et du BEM. « On n'a pas à annoncer les résultats et avancer des pronostics, car ce serait une manière de faire pression sur la commission des examens, mais tout ce que je peux dire c’est que les résultats ne différeront certainement pas des années précédentes », a-t-il déclaré mercredi soir à Ghardaia.

Benbouzid avait pour habitude de donner une fourchette du taux de réussite au bac et au BEM à la veille de ces deux examens. Des pronostics en constante progression d’année en année pour faire croire à la réussite de sa réforme qui est entrain de faire d’ailleurs l’objet d’une remise en cause qui ne dit pas son nom.

Comme tous les pays du monde, on attendra donc les délibérations de la commission des examens pour connaitre les vrais résultats. Le ministre a par ailleurs expliqué que les examens se dérouleront « dans de bonnes conditions ».

En effet, les syndicats grévistes ont annoncé la semaine dernière leur intention de suspendre leur protestation pour permettre la tenue des examens. D’autre part, le ministre de l’éducation a annoncé au cours de cette même visite un vaste mouvement dans le corps des directeurs de l’éducation. Il interviendra juste après la proclamation officielle des résultats.

"Quatre mois de vacances c'est inadmissible"

Ce mouvement aura un caractère un peu particulier, dans la mesure où un certain nombre de femmes seront portées à la tête des directions de l’éducation et cela en conformité avec le dernier amendement de la Constitution portant promotion du rôle des femmes dans l’exercice des hautes fonctions. Parmi les directeurs de l’éducation qui seront touchés par le mouvement, la plupart seront mis à la retraite.

Le ministre de l’éducation a également justifié sa décision de maintenir en cours les élèves du moyen mais surtout du cycle primaire jusqu’à la fin du mois de juin. « Dans tous les pays du monde les élèves restent à l’école jusqu’au terme du dernier trimestre, c'est-à-dire jusqu'à à la troisième semaine du juin, il n’y a que chez nous où ils sont en vacances à la deuxième semaine de mai, soit presque quatre mois de vacances, c’est inadmissible »s’insurge Baba Ahmed qui entend ainsi mettre de l’ordre dans le système scolaire. Il était temps !