L’image que présente le ministère du commerce est plus qu’inquiétante, car elle révèle qu’il ne fait rien pour organiser correctement l’activité commerciale qui constitue un pan vital de l’économie du pays.
Tous les observateurs relèvent, avec colère et inquiétude, que le non respect des dispositions de la législation commerciale est devenu une pratique quasi généralisée que le ministère du commerce encourage, étant entendu que cet état de fait couvre d’énormes intérêts. En voici quelques exemples :
Tout d’abord, le scandale des jouets pyrotechniques. Alors que l’Etat a, de longue date, prohibé la commercialisation de ces produits, des millions d’unités d’une valeur de plusieurs millards de dinars ont été importées, introduites et écoulées pour occasionner de très graves accidents corporels et matériels se traduisant par plusieurs centaines de blessés et d’innombrables sinistres.
Les services de sécurité ont lutté contre le fléau des produits pyrotechniques, mais le premier responsable reste le ministère du commerce dans la mesure où il s’agit d’une activité commerciale illégale. Qui a introduit les quantités astronomiques de produits pyrotechniques ? Est-ce de la passivité, de l’incompétence ou de la connivence avec les lobbys de l’importation et du trafic illégal ?
Les défaillances du ministère du commerce sont de plus en plus nombreuses, répétitives, voire suspectes.
L’autre scandale que tout le monde dénonce quotidiennement est celui des prix des fruits et légumes, tellement volatiles et élevés qu’ils dépassent l’entendement.
Qui est chargé de la régulation commerciale, de veiller à l’obligation de l’affichage des prix et de leur contrôle ? C’est le ministère du commerce qui se complaît plutôt dans une passivité qui encourage le dérèglement de l’activité commerciale. Une telle posture de cet organe de l’Etat est un véritable crime contre la saine organisation économique et commerciale.
Le troisième scandale qui a secoué l’Etat et les citoyens est celui de la récente augmentation unilatérale du prix du pain par les boulangers.
Ici aussi, alors que cela fait des années que les boulangers tirent la sonnette d’alarme, le ministère n’a rien vu venir, plongé qu’il était dans le profond coma où il se complaît.
Le quatrième scandale est celui des importations. Les statistiques officielles indiquent que l’importation des produits alimentaires a augmenté, les dix premiers mois de l’année 2017, de plus de 4,5% et que l’importation des sucres et sucreries a augmenté de plus de 23%. Il est vraiment navrant et inconcevable que le poste des sucres et sucreries, non vital et nocif pour la santé, puisse augmenter autant dans un contexte de raréfaction des moyens financiers et de politique gouvernementale de réduction des importations.
Pourquoi le ministère du commerce traine-t-il à mettre en œuvre la nouvelle politique de réduction des importations ? C’est tout simplement parce qu’il n’administre rien et ne gère rien. Il se contente de flotter et de faire de la figuration.
Les plus hautes autorités seraient avisées de s’intéresser à cette problématique qui est un facteur dangereux qui peut entraîner notre pays vers des désordres que nous ne lui souhaitons pas.