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Le message testament de Hocine Ait Ahmed aux Congressistes du FFS

24-05-2013 12:06  Khidr Ali

Les travaux du 5ème congrès du FFS se sont ouverts jeudi en fin de matinée sous un chapiteau mis à la disposition du plus vieux parti de l’opposition par la municipalité de Zeralda, en présence de 1.044 congressistes, de délégations des « partis amis » de l’étranger, et de représentants de la société civile. L’enjeu principal de ce congrès, somme toute loin d’être ordinaire, c’est d’acter la nouvelle phase politique post Ait Ahmed qui quitte le parti pour cause d’âge.

Tout a été ficelé d’avance, pour la question de la succession, et les congressistes, triés sur le volet, de façon à barrer la route en amont aux partisans du retour à une ligne dure vis à vis du pouvoir, auront à entériner l’option d’une direction collégiale, « prise pour qu'il y ait plus de cohésion au sein du parti", mais aussi en raison de la difficulté de remplacer Ait Ahmed, de par son poids politique et son parcours » expliquait Ali Laskri le Premier secrétaire sortant.

Ce directoire sera vraisemblablement composé de Mohamed Amokrane Chérifi, ancien ministre dans le gouvernement Merbah et expert international sur les questions d’économie, Salima Ghozali, qui a toujours fait partie du « cabinet noir » de Hocine Ait Ahmed mais qui n’a jamais eu d’appartenance organique, certainement par souci de préserver son « autonomie de journaliste » d’opposition, Karim Bahloul, un autre personnage influent de ce cabinet noir qui est aussi neveu de Hocine Ait Ahmed, le Dr Rachid Halet, un revenant dans les structures organiques après une longue rupture. Il est considéré comme une des éminences grises du FFS, puis probablement Ali Laskri, un homme sans charisme qui incarne aujourd’hui la ligne  "normalisée" du FFS.

Ceci pour les enjeux. Mais ce cinquième congrès reste néanmoins marqué par l’absence/présence de Hocine Ait Ahmed qui a donc pris sa décision de tirer sa révérence après un « parcours du combattant » (titre du premier tome de ses mémoires) de soixante dix ans. Séquence de grande émotion au moment de la projection d’une vidéo retraçant le parcours du chef fondateur du parti. Dans cette vidéo, on le voit lire son message aux congressistes. Un message qui a la résonance d’un testament politique dans lequel, en substance il appelle les algériens à « rester unis ».

Les Algériens "doivent rester unis pour la construction d'un Etat de droit et de démocratie pour pouvoir diverger démocratiquement sur le reste", dit-il en rappelant que "la lutte du FFS pour la démocratie est une lutte pour la consécration de la liberté et de la souveraineté de l'Algérie  à travers des institutions légitimes et un Etat de droit qui en assure le respect, le bon fonctionnement et la pérennité. Ceci n'est pas un détail, mais le socle sur lequel le reste pourra être construit", a-t-il écrit dans son message.

Hocine Ait Ahmed a également indiqué que le FFS a été fondé "pour que l'indépendance algérienne s'accomplisse dans la démocratie, dans le respect des libertés, dans le respect de la justice sociale, dans le respect du pluralisme politique et culturel, fondateurs du mouvement de libération". Puis de regretter que cinquante ans après l’indépendance « nous en serions encore à nous battre pour défendre notre simple droit à exister, nous, militants du FFS et plus largement, nous Algériens". Le FFS est, a-t-il poursuivi, "né dans le giron du mouvement de libération nationale, ses racines politiques et éthiques plongent dans un anticolonialisme de conviction et non de circonstance".

Question que tous les observateurs se posent : le FFS, toujours identifié à son fondateur, saura t-il lui survivre ?



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