Algérie 1

Icon Collap
...

Le malaise social s'exacerbe au Maroc, le gouvernement acculé à trouver des réponses urgentes

01-04-2013 13:17  Abbès Zineb

Le malaise social s'exacerbe au Maroc. La hausse du chômage et celle des prix des denrées alimentaires, ajoutée à l’absence de dialogue avec le gouvernement sur des solutions urgentes mènent à cette impasse.

Cela est suffisant pour faire sortir des milliers de jeunes manifestants, qui ont dimanche dénoncé la politique économique du gouvernement Benkirane, et son incapacité à établir plus de ''libertés et de droits''.

Le gouvernement marocain, dirigé par le parti islamiste PJD (Patri pour la justice et le développement), a reçu dimanche un véritable coup de semonce sous la forme d'une ''méga manifestation'' de protestation contre sa politique sociale et économique, marquée par une hausse du chômage, des prix des produits subventionnés, de l'essence et des produits énergétiques.

A Rabat, près du siège du Parlement, plusieurs milliers de manifestants, 5.000 à 10.000 selon les organisateurs, 3.000 selon les services de sécurité, ont défilé pour "l'ensemble des droits et des libertés".

Dans les rangs des manifestants, il y avait notamment les militants du mouvement du 20 Février, des partis de gauche, des syndicalistes, des membres de la société civile et des ONG de défense des droits de l'homme. ''Contre la vie chère'', ''pour l'emploi" étaient parmi les slogans brandis par les manifestants.

"Le Maroc vit une régression sociale", "Benkirane nous emmène dans un ravin", ont-ils scandé. Pour le vice-président de la Confédération démocratique du travail (CDT), Abdelkader Zaïra, cette protestation est ''une "mise en garde" au gouvernement. M. Zaïra a également dénoncé le manque de prise en compte des revendications sociales.

Des syndicalistes ont même brandi la menace d'une ''grève nationale'' pour dénoncer la politique gouvernementale dans le domaine social, notamment le projet de réforme des caisses de retraites et de la caisse de compensation.

Le gouvernement sur une pente raide

Acculé par une décroissance qui a vite fait de rattraper les objectifs de la loi de finances 2013, le gouvernement marocain a annoncé la semaine dernière plusieurs mesures devant notamment réduire le déficit budgétaire et des réductions drastiques dans les budgets des ministères, dont les investissements et la fonction publique.

Le bilan morose dressé par le gouvernement pour 2012, avec une modeste croissance de 2,7% et un déficit budgétaire énorme de 7,1%, impacte déjà les grandes tendances de l'économie marocaine pour 2013.

Pour amoindrir le choc des dépenses trop lourdes pour le budget de l'Etat, le gouvernement Benkirane a ainsi été contraint de réduire l’investissement du budget général, fixé par la loi de Finances 2013 à 58,91 milliards de dirhams, et qui pourrait être réduit de 15 à 20%, soit entre 8,8 milliards et 11,8 milliards de dirhams. En outre, tous les départements ministériels ont été sommés de réduire leurs budgets.

Arbitrages impopulaires

A brève échéance, des économistes cités par des médias marocains estiment que le gouvernement marocain aura à faire des arbitrages très impopulaires, à commencer par la réforme de la caisse de compensation (des produits subventionnés), qui a coûté en 2012 au Trésor public un peu plus de 54 milliards de Dirhams (environ 5,3 milliards d'euros).

Avec un taux de chômage officiel de 9%, qui frappe les jeunes à hauteur de 20% de l'ensemble de la population en âge de travailler, le gouvernement a de très faibles marges de manœuvres pour redresser la barre.

En face, il y a, en plus des partis de l'opposition, l'ensemble de la société civile, les syndicats et, surtout, le mouvement des jeunes du 20 Février. Tous veulent en découvre très vite avec le gouvernement islamiste.



Voir tous les articles de la catégorie "International"