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Le «changement» selon Rezzag Bara

15-05-2013 19:29  Rafik Benasseur

Il est rare qu’un haut responsable algérien se hasarde sur le terrain glissant des projections politiques. Et quand l’un d’entre eux le fait, çà devient un événement…

Un événement digne d’intérêt que les commentateurs de presse et les acteurs politiques tentent d’interpréter, expliquer, décoder et décrypter selon des grilles d’analyses forcément subjectives.

Tel est le cas, de ces petites déclarations du conseiller du président aux affaires sécuritaires, Kamel Rezzag Bara faites aujourd’hui sur les ondes de la chaîne III.

«L’Algérie a les moyens par lesquels elle peut évoluer dans le XXIe siècle. Nous avons des réformes à faire sur tous les plans et nous le savons», déclare M. Bara.

Des propos qui ont le don pour certains, de rassurer l’opinion que ceux qui nous gouvernement disposent bien d’un cap.

Mieux encore, le conseiller du président pense que «L’instabilité et l’insécurité ne sont pas quelque chose qui est écrit. Nous pouvons passer cette période, de manière pacifique, qu’un certain nombre de nos voisins ont passée dans la confrontation».

Une manière de suggérer que le scénario à la tunisienne ou à la libyenne, qui subissent les retours de flammes islamistes, n’est pas envisageable en Algérie.

Rezag Bara est en effet convaincu que l’Algérie dispose des «atouts» en ressources humaines, en ressources sociales et en ressources naturelles, qui lui permettent de «passer le cap dans de meilleures conditions que d’autres»

 Bara met-il les pied dans le plat ?

Un constat qui n’est pas inexact soit dit en passant. Mais le conseiller ne dit pas comment l’Algérie pourra-t-elle négocier ce virage des réformes pour une transition pacifique.

Il faut reconnaître tout de même, que Rezag Bara est conscient que notre pays a du chemin à faire en matière de démocratie même s’il enrobe son propos de généralités.

Le «changement pacifique» qu’il évoque ne peut s’interpréter en effet, que comme un mea culpa que les réformes politiques promises sont encore au stade de la gestation…

En creux, le conseiller de Bouteflika reconnaît qu’il y a une exigence politique pour un changement en Algérie. Et le peuple algérien est certainement d’accord avec lui que cela devrait se faire pacifiquement.

Question tout de même : De quel changement parle M. Kamel Rezag Bara ? Quelle est sa nature ?

Y a-t-il une relation de cause à effet entre ces déclarations apaisantes et la maladie du président ? Prépare-t-il l’opinion à une transition politique ? Autant de questions qui coulent de source, tant Bara n’a pas l’habitude de faire de telle embardées sur des questions de politique nationale, lui l’expert officiel de problématique de géopolitique.



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