L’Ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique Mme Joan Polaschik va effectuer demain matin, lundi, sa toute première activité officielle sur le terrain à Alger. Accréditée au mois d’août dernier après avoir été reçue par le ministre des Affaires étrangères M. Ramtane Lamamra auquel elle avait une copie de ses lettres de créance, Mme Polaschik va effectuer un «pèlerinage» symbolique au sanctuaire de martyrs (Maqâm Echahid) pour y déposer une gerbe de fleurs et visiter le musée du moudjahid. Une pierre dans le jardin de la France.
C’est peut être la première fois qu’un diplomate étranger décide d’aller se recueillir à la mémoire des martyrs de la Révolution. Des sources proches de l’ambassade US en Algérie confient que celle qui a succédé à Henry Ensher va faire une «importante» déclaration au musée du moudjahid.
Il est vrai que les diplomates américains nous ont habitué à ce genre de gestes symboliques du fait que leur pays a été l’un des rares à avoir soutenu le droit du peuple algérien à l’autodétermination. Le président Kennedy avait d’ailleurs reçu son homologue Ahmed Benbella à la maison blanche juste après l’indépendance de l’Algérie.
Par ailleurs, cette sortie publique de l’ambassadrice américaine risque de parasiter la visite en Algérie du chef d’état major des armées françaises. Le général Pierre de Villiers effectue en effet une visite officielle de deux jours (13 au 15 septembre) à l’invitation du général de corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah.
Recueillement au sanctuaire des martyrs
Le chef d’état major des armées françaises devrait notamment se rendre à l’Ecole d’application des troupes spéciales de Biskra en 4e Région militaire. Alors que les rumeurs bruissent sur la mission du général français qui consisterait à convaincre l’armée algérienne d’aller guerroyer en Libye, la sortie médiatique de l’ambassadrice américaine pourrait infirmer ou confirmer cette hypothèse.
La déclaration de l’ambassadrice est très attendue du fait qu’elle donnerait le ton sur les perspectives de coopération notamment sécuritaire entre les deux pays.
Surtout que Mme Joan Polaschik est considérée comme un poids lourd au département d’Etat compte tenu de ses états de services dans des régions chaudes de la planète.
Dans sa biographie officielle, l’ambassadrice est décrite comme une diplomate de carrière et haut fonctionnaire de la diplomatie Américaine (Senior Foreign Service).
Parasiter la visite du général français
Elle servi auparavant comme directrice du Bureau des Affaires de l'Egypte et du Levant au Département d'État américain. En 2013, elle était Directrice intérimaire du Bureau des Affaires Israéliennes et Palestiniennes.
Mme Polaschik a exercé également comme Chef de Mission Adjointe à l'ambassade américaine de Tripoli en Libye, de 2009 à 2012. De 2005 à 2008, elle était Conseillère pour les Affaires Politiques et Economiques à l’ambassade américaine de Bakou en Azerbaïdjan. De 2001 à 2004, elle fut Coordonnatrice Régionale pour les Réfugiés, basée à l'ambassade américaine d’Amman en Jordanie. L’Ambassadrice Polaschik a servi au Département d'État comme Officier Diplomatique au Bureau de l’Iran de 2000 à 2001 et a occupé le poste d'Adjointe aux Affaires du Proche Orient de 1999 à 2000.
Elle a été aussi désignée Secrétaire aux Affaires Politiques de l'ambassade américaine de Tunis en 1997-1999 et Secrétaire aux Affaires Consulaires, ainsi qu’aux Services Généraux, à l’ambassade américaine de Tachkent en Ouzbékistan en 1995-1996. La nouvelle représentante des Etats unis en Algérie est titulaire d’une licence de l’Université de Virginie et un master de l’Université de Georgetown. Elle parle arabe, azerbaïdjanais, français et russe. Un profil idéal pour chasser dans le pré carré français en somme.