Le chef des putschistes ayant renversé il y a une semaine les autorités de Transition au Burkina Faso, le général Gilbert Diendéré, a regretté mercredi le coup d'Etat et reconnu son tort, dans une déclaration reproduite par le site d'information, lefaso.net.
"Pour moi le putsch est fini, il faut aller vers la recherche de la paix. Il y'a eu des victimes, des blessés, c'est mon très grand regret. Il y'a eu des dégâts matériels, c'est un très grand regret", a notamment dit le général, membre du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). "Le plus gros tort a été de faire ce putsch. Notre tort a été de faire ce putsch. C'est du temps perdu je le reconnais, c'est des moyens perdus je le reconnais, c'est des vies humaines perdues je le reconnais", a-t-il avoué. Il s'est dit également ne pas avoir peur d'affronter la Justice. "j'assumerai entièrement ma responsabilité", a soutenu le général Dièndéri.
Les violences qui ont accompagné le coup d'Etat militaire commis le 17 septembre au Burkina Faso ont fait au moins 10 morts et 113 blessés, selon une source hospitalière. Mercredi, le président de Transition, Michel Kafando, a été réinvesti à la tête du pays, sous la supervision de l'équipe de médiation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Les chefs d'Etat de la Cédéao doivent encore résoudre des questions cruciales pour la sortie de crise, notamment l'amnistie demandée par les putschistes, alors qu'au moins 10 manifestants ont été tués et des dizaines d'autres blessés en une semaine.
Parmi les questions restées en suspend, on souligne également le sort du RSP, armée dans l'armée, dont la société civile et le Premier ministre issu de ses rangs, le lieutenant-colonel Zida demandaient la dissolution. Dans la foulée des événements, et pour justifier leur coup de force, le commandement du RSP exigeait notamment que les anciens partisans du président déchu, Blaise Compaoré, puissent participer aux élections après en avoir été exclus par la transition, au motif qu'ils avaient soutenu l'ancien président dans son projet de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir.(Agences)