Le Fonds monétaire international a prévenu hier soir l'Algérie que son budget était "vulnérable" à une éventuelle baisse des prix du pétrole, qui aurait des conséquences profondes sur l'économie du pays.
Dans un résumé de son rapport annuel sur l'économie algérienne, le FMI a indiqué qu'il tablait sur une accélération de la croissance à 3,1% en 2012, après 2,5% en 2011. "A moyen terme, les cours du pétrole qui, selon les prévisions, devraient être relativement élevés, devraient maintenir un solde extérieur positif et des recettes budgétaires importantes", a-t-il expliqué.
"L'orientation budgétaire expansionniste de ces dernières années a cependant rendu la situation budgétaire vulnérable aux fluctuations des cours du pétrole, le prix permettant d'équilibrer le budget étant aujourd'hui légèrement supérieur à 100 dollars le baril", a déploré l'institution.
Dans ses prévisions mondiales, le FMI part de l'hypothèse d'un baril à 99 dollars en moyenne en 2012. En Algérie, "d'importants risques baissiers émergeront en cas de dégradation de la situation économique internationale et d'un repli prolongé des cours du pétrole, ce qui entraînera vraisemblablement une réduction forcée des investissements publics et se traduira par un fléchissement de la croissance et une hausse du chômage", a-t-elle ajouté.
Le FMI recommande au gouvernement "de diversifier l'économie, d'améliorer le climat des affaires, de faire reculer le chômage et de réduire les vulnérabilités à moyen terme". Selon le FMI, les recettes de l'Etat issues du pétrole devraient représenter 24,8% du produit intérieur brut en 2012, en baisse par rapport aux 27,4% de 2011. Par conséquent, le déficit budgétaire se creuserait à 6,0% du produit intérieur brut, contre 4,0% l'année précédente.