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Le FMI rassure mais avertit…

08-10-2013 21:24  Rafik Benasseur

Le fond monétaire international (FMI) décline, dans ses dernières estimations un tableau de bord plutôt pas mal pour l’Algérie. Avec une croissance du PIB de 3,1% en 2013 et de 3,7% en 2014 et une balance des comptes positive qui s’établirait autour de 1,8% du PIB en 2013 et à 1,2% en 2014, les prévisions rassurent quelque peu. Et si l’on devait ajouter un taux de chômage, d’environ 10% en 2013 voire même de 9,8% en 2014, les comptes paraissent bons.

Faut-il pour autant crier victoire ? Certainement pas aussi longtemps que l’Algérie dépendrait quasi exclusivement de la rente pétrolière. Et le FMI à qui l’Algérie a prêté cinq milliards de dollars ne fait pas dans le clientélisme en l’occurrence. Il met en garde tous les pays exportateurs de pétrole de la région du Maghreb et moyen orient (MENA), dont l’Algérie, de compter sur cette rente du ciel.

Pour l’institution dirigée par Christine Lagarde, l’Algérie tout comme les pays de la région, est sommée de diversifier son économie sous peine de subir de plein fouet un choc pétrolier. Le FMI n’exclut pas en effet la survenue d’une éventuelle baisse des revenus pétroliers à plus forte raison dans un contexte économique mondial en déprime.

Dans son rapport, sur les perspectives économiques mondiales, publié aujourd’hui mardi en prévision de la tenue de son assemblée annuelle prévue du 11 au 13 octobre à Washington, le FMI constate que la faible demande mondiale en pétrole et les perturbations de l'offre pétrolière (Libye et Iran notamment) se sont traduites par une baisse de la production de pétrole dans les pays du Moyen-Orient et Afrique du nord (MENA).

Un tableau clinquant, pour l’instant…

Aussi, les incertitudes découlant de «transitions politiques longues» dans les pays arabes, qui ont connu des bouleversements politiques,  ainsi qu'un environnement extérieur peu favorable ont fini par «peser sur la confiance» dans les pays importateurs de pétrole de cette région, lit-on encore.

Le Fond recommande, ce faisant, à des pays comme l’Algérie «d’améliorer l'environnement socio-politique» et de maintenir la «stabilité macro-économique». Pour cause, le gendarme de la finance internationale pense que les pays de la région MENA «doivent garder à l'esprit qu'une croissance «durable» et «équitable» à moyen terme dépend «de l’amélioration de l'environnement sociopolitique, de la stabilité macro-économique, de la diversification économique et d'une création accélérée d'emplois».

Ceci d’autant plus que les chiffres font ressortir que la croissance dans la plupart des pays exportateurs de pétrole du MENA s'est «considérablement ralentie» dans la première moitié de l’année 2013, tirée par la baisse de la production de pétrole. Le FMI recommande ainsi à des pays comme l’Algérie d’améliorer le «climat des affaires, une formation de qualité et la promotion de l'esprit d'entreprise», pour «stimuler la croissance du PIB non pétrolier et réduire la dépendance des revenus pétroliers». Une ordonnance que l’Algérie reçoit chaque année…



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