Çà y est ! Que tout le monde rentre dans les rangs…Au FLN, l’heure est désormais à la mobilisation, forcée pour certains, derrière Amar Saïdani, virtuel nouveau secrétaire général. Beaucoup craignaient ce jeudi de l’angoisse qui verrait un même Comité central se réunir en «double»à l’hôtel Aurassi pour un clan, et à l’hôtel Ryad (Sidi Fredj) pour l’autre. Il n’en sera désormais pas ainsi. Une force politique «invisible» a décidé que la récréation pour les partisans du coordinateur du bureau politique Abderrahmane Belayat est terminée ! Il n' y aura pas deux réunions du CC mais juste une qui aura pour seul point à l’ordre du jour, l’élection de Amar Saïdani à la tête de l’ex parti unique.
L’homme qui est loin d’être un foudre de guerre plus connu pour les blagues qui circulent à son compte, devrait ainsi hériter d’un poste prestigieux réservé à un cercle restreint d’hommes politiques depuis indépendance. Il est dit quelque part que, le «perchoir» du FLN n’est plus ce qu’il était. Amar Saïdani qui incarne pour de nombreux observateurs «l’arrivisme politique» par excellence est adoubé aujourd’hui comme s’il était l’homme d’exception. C’est sans doute tragique pour un grand parti comme le FLN.
Le FLN de Mehri à... Saïdani
Feu Abdelhamid Mehri devrait se retourner dans sa tombe comme le feraient tous les valeureux martyrs qui lui ont donné naissance lors de la réunion des 22. La réunion de jeudi ne sera donc qu’une simple formalité pour un plébiscite annoncé en faveur de cet homme impliqué soit dit en passant dans un grave scandale de corruption étouffé jusque là. Amar Saïdani parait aujourd’hui comme la «solution» la moins coûteuse en prévision de la présidentielle. N’ayant ni l’aura ni la compétence pour prétendre à la magistrature suprême, il aura pour seule feuille de route, de mettre l’appareil en ordre de bataille pour le candidat du «consensus» que le pouvoir aura choisi pour avril 2014. De ce point de vue là, il ne pose aucun problème pour ses parrains.
L’oracle est rendu
Il pourrait même se voir descendu de son piédestal juste après le scrutin d’avril 2014 une fois l'élection passée. Le fait que le conseil d’Etat ait débouté le clan de Belayat qui voulait «gâcher» la fête de Amar Saïdani en rejetant la plainte en référé, confirme que cette option a reçu le visa d’en «haut». A quelques jours seulement de l’ouverture de la session d’automne du parlement, les décideurs ne pouvaient se permettre que la crise au FLN -parti majoritaire- irradie les institutions au risque de les bloquer.
Il fallait donc sonner l’alarme pour que tout le monde range les couteaux et remettre ainsi l’appareil sur rails. A sept mois de la présidentielle à et trois moins de la convocation du corps électoral, le pouvoir tient à respecter sa feuille de route pour être dans les délais. A commencer par régler cette crise surfaite du FLN puis celle du RND pour ouvrir la voie au candidat providentiel du régime.
Après quoi, les deux partis du pouvoir vont se mettre en ordre de bataille pour tenter de mobiliser les algériens autour de l’homme qu’ils n’auront pas choisi mais assumé. Quant à ces petites querelles entre clans soit disant rivaux au sein du FLN et du RND, elles résultent d’un brouillard conjoncturel lié à la maladie du président. Maintenant que la vision semble plus claire, les deux partis vont reprendre leur travail de rabatteurs politique au service non pas de l’Etat mais du pouvoir.