Il suffit d’avoir un petit background politique pour comprendre pourquoi les deux béquilles politiques du régime- le FLN et le RND- traînent encore les pieds dans le processus de «normalisation» organique de leurs directions.
Cela ne tient ni à la profusion des candidats aux postes de dirigeants vacants depuis cinq mois et encore moins à d’improbables contradictions des idées des forces en présence.
Il serait politiquement naïf de soupçonner ces deux partis d’êtres réellement en crise pour expliquer leur prétendue incapacité à élire de nouvelles directions.
Il est en revanche plus juste de penser qu’il s’agit plutôt d’une crise du régime. En laissant ce tandem politique du pouvoir en rade après avoir déboulonné leurs chefs, suspectés –à tort peut être- d’avoir des prétentions présidentielles, les décideurs ont ouvert une issue de secours…
Le quatrième mandat étant devenu de plus en plus improbable, il est alors risqué de laisser la vitrine politique du régime que sont le FLN et le RND s’ouvrir aux vents contraires qui pourraient empêcher l’exécution d’un éventuel plan d’urgence.
Ces deux partis qui sont encore des appareils du pouvoir n’ont pas pour vocation de sauter dans l’inconnu.
Et en l’état actuel des choses la visibilité politique est quasiment nulle compte tenu de la maladie du président sur les intentions duquel se sont construites toutes les options politiques possibles.
Si Abdelaziz Bouteflika arrive à surmonter son malaise et à tenir le coup jusqu’ à avril 2014, il n’ y aura pas l’ombre d’un doute qu’il sera le candidat gagnant du régime.
L’été de la «concorde»
Le FLN et le RND vont alors sortir le clairon pour vendre un 4ème mandat et faire valider la copie idoine de la révision constitutionnelle. C’est leur vocation de façade politique du régime.
En revanche si le président Bouteflika déclare forfait, les décideurs qui disposent sans doute de solutions de rechange, vont instruire les deux partis de couvrir de glorioles l’heureux élu, fut-il étranger organiquement à leurs chapelles.
Voilà pourquoi le FLN et le RND ne semblent pas pressés à «élire» un chef qui aura été adoubé là haut…
Abdelhamid Si Affif, membre du bureau politique du vieux Front, n’a pas trahit un grand secret en déclarant durant le forum du journal Liberté, que son parti n’élira pas un nouveau SG tant que le président Bouteflika est absent du pays.
Cela n’a évidemment rien a voir avec un quelconque élan de sympathie ou que ce soit lié à ce titre honorifique de président du FLN dont Bouteflika en a hérité.
En réalité, Si Affif a envoyé un message subliminal à ceux qui n’ont pas compris les méandres de la politique en Algérie. Le choix du FLN mais aussi du RND ne peut être que celui des décideurs. Avec ou sans Bouteflika. C’est un peu la preuve si besoin en est que le principe de «parti-Etat» qu’on croyait révolu reste consubstantiel au régime.
Le reste n’est qu’agitation destinée à amuser l’opinion et la presse le temps que les décideurs voient plus clair. Et l’été qui commence a toutes les chances d’être celui de la concorde…